sujet sensible. du « père pourquoi m’as tu abandonné » de jésus à la relation incestueuse père-fille, il n’y a qu’un pas. Lorsque les relations sexuelles n’étaient pas encore codifiées et que tout le monde frayait avec n’importe qui à l’aube de l’humanité, nous en souvenons-nous dans notre cerveau résultat d’évolutions millénaires. La famille est le seul dernier bastion positif humain qui n’a pas explosé en plein vol (comme l’on fait les « être riche pour être heureux », « l’amitié entre jeunes actuelle »). Il y a beaucoup de manière de vivre en dehors de la famille : pensons aux cohabitations légales entre individus non reliés parentalement, aux « roomates » étudiants,... Ce n’est pas vraiment que nous n’ayons pas trouvé d’autres manières de nous organiser que la famille, c’est plutôt un pré-déterminisme spinozien comme l’auteur de l’article le dit si bien. Chaque être humain est le résultat de deux autres humains qui lui seront liés jusqu’a la fin de sa vie (et s’ils ne le sont pas, l’être en question aura plus difficile que ceux qui l’ont été à s’épanouir). J’appelerai ceci le destin du big bang de l’adn primordial de tout commencement. Tout adn est plus relié à ceux qui nous engendrent qu’à ceux qui nous sont étrangers (même si la différence entre les deux liaisons est infime, elle compte quand même pour des êtres évolués tels que nous le sommes). Et puis cette liberté qui vient d’on ne sait où, qui vient contrecarrer les plans prédéterminés et les lois prédéterministes qui règlent l’univers tout entier et qui nous permet à nous de humains de nous détacher enfin de cet adn primordial en enfantant autrement (procréation in vitro, médicalement assistée, femme-utérus qui met au monde un enfant qui sera donné et élévé par d’autres parents et je ne parle même pas de l’adoption).
Non, à part un monde où tout le monde serait avec tout le monde dans une sorte de grosse fiesta, méga concert et où nous serions totalement libre d’interagir avec un autre sans être influencé par nos liens familiaux, je ne vois pas comment nous pourrions nous passer de la famille.
Ceci dit, l’histoire de l’homme et de l’évolution de sa liberté n’en est qu’à ses débuts. Qui sait ce homo sapiens sapiens qui n’en est en encore qu’à sa puberté dans l’histoire de l’humanité pourra inventer à s’émanciper par la suite... ?