Ce que l’auteur ne veut pas voir c’est la grande modification des tendances, des équilibres et des forces en place sur l’échiquier politique.
Principale modification : le centre n’existe plus, les sociaux démocrates du PS en ayant absorbé une partie, le reste n’étant, de fait, qu’une composante politique de l’UMP.
On a vu depuis 30 ans le PS se déplacer au centre, grignotant ainsi une part importante de l’électorat centriste traditionnel et entrainant avec lui ses alliés communistes qui, pour quelques sièges ont renié la « lutte des classes » au profit d’un discours plus sociétal que marxiste (égalité homme/femme dans l’entreprise en remplacement de la collectivisation des moyens de production !...). Cette trahison historique du PC envers sa base explique ses derniers scores médiocres et la fuite vers le FN d’une large partie de ses anciens électeurs. Le nouveau Front de Gauche de Mélenchon n’aura finalement pas réussi à inverser cette tendance inscrite dans la durée.
Que reste-t-il ? Un centre vassalisé depuis bien longtemps par l’UMP à sa droite et digéré par le PS à sa gauche, le MoDem pris en étau et apparement voué à disparaître, et enfin le FN qui, se pérennisant, pose un vrai problème à l’UMP pour les échéances électorales futures. Que faire pour la droite traditionnelle qui, ne disposant plus de réserves de voix à sa gauche, se prend naturellement à chercher à sa droite ? Voilà le dilemme de l’UMP et du FN : quelles concessions politiques et idéologiques peuvent-ils se faire mutuellement sans trahir leurs militants ? Comment faire changer l’idéologie du FN concernant l’UE, l’euro, les frontières, l’immigration, etc, sans laisser la place demain à un nouveau parti encore plus radical au vu des périodes troubles qui s’annoncent ?
L’équation ne sera pas simple pour l’UMP mais parions que sa direction comptera certainement sur l’échec du pouvoir socialiste pour ne pas avoir à la résoudre. Pour combien de temps ?