à l’auteur,
Votre article est fort intéressant et constitue une description fort exacte de la situation actuelle. Jusqu’ici, l’accumulation des informations sur les individus ne semble pas avoir encore produit des effets vraiment catastrophiques, pas plus que la multiplication des caméras de surveillance qui s’est heurtée pourtant très tôt à des mouvements de protestation quelquefois irrationnels, mais il est incontestable qu’il existe un danger potientiel, que les structures politiques peuvent changer, et qu’il vaut mieux réfléchir sur toutes ces questions.
Je me suis aperçu, par exemple, il y a une quinzaine de jours, qu’après avoir consulté des pages internet en vue d’acheter du matériel électronique, je retrouvais sur la page d’AgoraVox des bandeaux publicitaires qui correspondaient très exactement aux sites que j’avais précédemment consultés, cela se produisait si régulièrement qu’il eût été difficile d’invoquer le hasard ! Cela ne m’inquiète guère, mais c’est un peu une illustration des types d’interconnexions entre les systèmes que vous avez décrites.
Vous ne parlez pas du cloud computing. Il y a longtemps que je n’ai rien lu à ce propos, mais il paraissait naguère assez évident que les disques durs personnels disparaîtraient, que chacun disposerait, sur des serveurs lointains impossibles à localiser, de l’OS de sa machine et ses propres données. Comment la sécurité et la confidentialité des données pourraient-elle être assurées dans l’hypthèse d’une pareille configuration ?
Ce qu’il y a de plus préoccupant, c’est la relation pour ainsi dire magique que nos contemporains entretiennent avec des système informatisés de communication auxquels ils ne comprennent rien et ne veulent rien comprendre. D’où l’engouement pour les téléphones mobiles et tous les gadgets communicationnels qu’ils intègrent. Plus l’informatique se développe et moins elle est comprise. En un certain sens, c’est un peu normal : on pouvait maîtriser la programmation d’un Apple II mais on perdrait son temps à vouloir programmer efficacement les machines actuelles. Il reste que c’est préoccupant, et plus préoccupant encore le fait qu’à ces sortes d’articles (il y en avait un, naguère, très intéressant signé par Baquiast et Cardon) il n’y ait pour ainsi dire aucune réaction.