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Commentaire de easy

sur Giap le transcendant


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easy easy 19 juin 2012 21:52

Quand des parents initient leur enfant à la langue du coin, s’ils en précisent tous les sens et expressions, il lui enseignent finalement tout ce qu’il y a à savoir sur la gent qui les entourent.

La langue est le premier véhicule culturel d’un peuple. Et c’est par la langue, parfois écrite mais pas toujours (Cf les Moïs qui n’ont pas d’écriture) que les gens peuvent accéder à leur Histoire.

Laissons de côté les 53 sortes de Moîs qui pratiquent chacun leur langue sans écriture et qui sont alors très doués pour transmettre oralement leur Histoire. Laissons également de côté le fait que l’ethnie Viet parle plutôt 3 langues un peu différentes qu’une seule et on peut alors dire que les Viets parlent la même langue depuis la nuit des temps. 

C’est pour l’écriture, seul véhicule du fonds historique des Viets, qu’il y a problème.

Il y avait eu pendant deux millénaires deux versions écrites du viet dont l’écriture empruntait aux caractères chinois Han, dans ces deux versions, on écrivait chinois mais on prononçait viet et le sens des mots passait viet. Han et Viets lisaient les mêmes écritures, les prononçaient différemment et ne se comprenaient pas.

L’histoire du Vietnam a donc été écrite dans ce syncrétisme sino vietnamien (le Vietnam pourrait bien avoir été la source de la civilisation chinoise et non l’inverse).
Puis en 1910, l’administration coloniale a imposé l’écriture latine fignolée vers 1650 par Alexandre de Rhodes, le quốc ngữ
A partir de cette date, les personnes capables de lire les documents historiques rédigés avec des caractères chinois sont devenues de moins en moins nombreuses et de nos jours il ne reste peut-être que 5 personnes capables de les lire.

Et cela alors qu’aucun travail de retranscription n’avait été entrepris.

L’administration coloniale a donc bel et bien privé les Viet de l’accès à leur histoire.

Pour autant, est-ce que cette même administration coloniale a forcé les Viets à étudier le français et rien que le français ?
Non.
Les Viets avaient le choix entre placer leurs enfants dans ces écoles tout en quốc ngữ ou les placer dans des écoles tout en français. Ce n’est qu’un soixantième de la population qui a choisi l’enseignement tout français qui proposait pourtant l’organisation primaire, secondaire supérieur comme en métropole.

Les Viets n’ont pas été francisés de force mais ils ont été quoc nguisés de force et ainsi coupés de leurs fonds historiques.



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