Darius, vous n’avez pas compris un truc :
- oui, une banque, y compris les banques de dépôt, doit toujours mobiliser 100 d’épargnes quand elle a émis 100 d’encours de crédits, mais
- non, une banque ne prête pas des dépôts. 0% de ce qu’elle prête (pour la banques de dépôts) sont des dépôts, même. 100% des crédits qu’elle fait, c’est de la monnaie scripturale qu’elle crée. Ensuite elle se « couvre » avec des dépôts, tout bonnement pour assurer son bilan financier, assurant à la fois ses ratios de liquidité et de fonds propres ;
- le dilemme apparent provient de ce que Julien a rappelé : les épargnes avec lesquels chacune des banques se couvrent proviennent eux-mêmes de crédits bancaires. C’est le multiplicateur de crédit. C’est ainsi que les banques de dépôt créent la monnaie (en quasi-totalité), ceci en dépit du fait que chacune d’elle, prêtant 100, se « couvre » nécessairement avec 100 d’épargnes...
... des épargnes (8% en capital au minimum, dépôts à terme, obligations émises par la banque, actifs immobiliers, emprunts ponctuels à d’autres banques, ...) qu’elles doivent évidemment rémunérer pour pouvoir les mobiliser. Car « les banques », si on pense à ceux qui captent les intérêts dans ce système mafieux, absurde, explosif (voir I. Fisher) et plus accessoirement injuste et anticonstitutionnel, ça n’est personne, ce sont tous ceux à qui elles versent intérêts (de
50% à 80% du pillage, selon comment on compte) ou dividendes (de 10 à
15% du gâteau) (avec plus-values, surtout, pour les gros bonnets), ou encore des salariés qui, en France, gagnent en moyenne 50% de plus que dans les autres secteurs (mais n’oublions surtout pas les inégalités de salaire au sein de chaque entreprise...). Du reste, évidemment, sauf à être inconscient, vive le crédit, donc vive les banques... qu’on aura fortement re-socialisées.