Exécutions sommaires de grévistes ouvriers par la Tcheka (hiver 1918-printemps 1919)
Fin 1918-début 1919 : Plusieurs grandes grèves ouvrières (parfois accompagnées de mutineries d’unités de l’Armée rouge) suscitées par la dégradation des conditions de vie et l’arrestation de militants ouvriers mencheviks ou socialistes-révolutionnaires, sont durement réprimées par les unités spéciales de la Tcheka. Les répressions les plus violentes (massacres de manifestants, exécutions massives de grévistes) ont généralement lieu soit dans les villes reconquises sur les Blancs ou les opposants socialistes (SR et mencheviks) où les ouvriers ont soutenu les forces anti-bolcheviques (Oural) soit dans les villes qui constituent, au moment où éclatent les grèves ou les mutineries, une position militaire stratégique (Astrakhan). Parmi les épisodes les plus sanglants et les mieux documentés :
12-14 mars 1919 : Exécutions sommaires et noyades d’ouvriers grévistes et de soldats mutinés du 45e R.I à Astrakhan. Commencée début mars 1919 pour des raisons économiques (normes de rationnement très basses) et politiques (arrestations de militants socialistes non bolcheviques), la grève s’amplifia et dégénéra en émeutes lorsque le 45e R.I. refusa de tirer sur les ouvriers qui défilaient dans le centre ville. Se joignant aux grévistes, les mutins mirent à sac le siège du parti bolchevique, tuant plusieurs responsables. Serge Kirov, président du Comité militaire révolutionnaire de la région, ordonna alors « l’extermination sans merci des poux Gardes-blancs par tous les moyens ». Les unités de la Tcheka écrasèrent la grève-mutinerie. Du 12 au 14 mars, entre 2’000 et 4’000 grévistes et mutins furent exécutés ou noyés, après avoir été jetés, une pierre au cou, des péniches au milieu de la Volga. À partir du 15 mars, la répression frappa les « bourgeois » de la ville, sous prétexte qu’ils avaient « inspiré » le « complot garde-blanc » dont les ouvriers et les soldats n’avaient été que la piétaille. Plusieurs centaines de « bourgeois » furent tués. (Sources : S.P.Melgounov, La Terreur rouge en Russie, 1918-1924, Paris, Payot, 1927, p. 58-60 ; P.Silin, « Astrakhanskie rasstrely », in V.Tchenov, Tcheka. Dokumenty po dejatel’nosti Cresvycainoï Komissii, Berlin, 1922, p. 248-255 ).
17-18 mars 1919 : Exécutions sommaires, à la forteresse de Schlüsselbourg d’environ 200 ouvriers grévistes des usines Poutilov de Petrograd, après la répression de la grande grève déclenchée début mars dans ce « bastion ouvrier » de Petrograd. Le 10 mars, l’assemblée générale des ouvriers des usines Poutilov avait adopté une proclamation condamnant le gouvernement bolchevique et exigeant la liberté des élections aux soviets et aux comités d’usine, la suppression des limitations sur les quantités de nourriture que les ouvriers étaient autorisés à rapporter de la campagne à Petrograd (1,5 poud, soit 24 kgs), la libération de tous les militants des « authentiques partis révolutionnaires » (mencheviks et socialistes-révolutionnaires) arrêtés par la Tcheka. S’étant rendu en personne sur place, le 13 mars, Lénine fut hué aux cris de « A bas les Juifs et les commissaires ! ». Le 16 mars, les détachements armés de la Tcheka prirent d’assaut les usines Poutilov défendues les armes à la main. 900 ouvriers furent arrêtés. Au cours des jours suivants, environ 200 grévistes furent exécutés sommairement. (Source :V.Brovkin, Behind the Front Lines of the Civil War, Princeton U.P., 1995, p. 69-72 ; G.Leggett, op.cit, p. 313 )
20-22 mars 1919 : Exécutions sommaires d’une trentaine de grévistes ouvriers à Toula, après l’écrasement de la grève aux arsenaux de la ville, déclenchée à cause de la dégradation des conditions de vie et des arrestations menées par la Tcheka dans les milieux des militants ouvriers mencheviks. (Source :V.Brovkin, op.cit, p. 74-75 ).
26/06 10:16 - Jean J. MOUROT
Beaucoup de haine dans ce débat . Pourtant JFCH ne faisait que conseiller la lecture d’un (...)
25/06 16:32 - JL
L’avenir de l’humanité vu par les libéraux, parlons-en ! L’argent est basé (...)
25/06 14:16 - Le péripate
Il n’y a pas de concurrence entre libéralisme et marxisme concernant l’avenir de (...)
25/06 10:07 - JL
Le libéralisme, c’est la folle du logis au pouvoir. Le libéralisme présuppose que tous (...)
25/06 09:23 - Le péripate
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25/06 07:22 - CHALOT
Louphi ! Oui Lénine et Trotsky ont eu des désaccords et se sont retrouvés pour (...)
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