Marx n’a jamais parlé de réserves d’esclaves en parlant des étrangers car à cette époque il n’y avait pas de tels flux migratoires. Il visait uniquement les déplacements de main d’oeuvre d’une province à l’autre comme il a pu s’en passer entre l’Alsace et la Lorraine par exemple
les études menées sur données européennes, Bonin, Raffelhüschen et Walliser
(2000) pour l’Allemagne, Collado, Iturbe-Ormaetxe et Valera (2003) pour l’Espagne et Mayr
(2005) pour l’Autriche, aboutissent à un effet positif et significatif de l’immigration sur le
budget public
Une politique migratoire ambitieuse qui serait un moyen
de réduire le fardeau fiscal du vieillissement démographique. Une telle politique est
clairement affichée comme l’une des 10 mesures mises en avant pour bâtir une nouvelle
croissance européenne dans la déclaration finale des Rencontres économiques d’Aix
organisées en 2010 par le Cercle des économistes (2010)
Si l’immigration est stoppée , le premier effet marquant est la baisse du PIB par
tête par rapport au scénario central. L’explication est relativement simple : il s’agit, comme
nous l’avons vu dans la section précédente, d’un choc démographique négatif qui affecte
sensiblement plus la population active que la population dans son ensemble. Les flux entrants
étant constitués systématiquement d’une population plus jeune que l’ensemble de la
population française, leur suppression affecte plus la population en âge de travailler, le
facteur travail, donc le numérateur dans le ratio qui détermine le PIB par tête. Deuxième
caractéristique importante, ces flux entrants sont également systématiquement moins qualifiés
150
que la population active présente sur le territoire. L’arrêt de l’immigration a donc également
pour effet d’accroître la part des qualifiés dans la population active, et donc le capital humain
moyen par travailleur (cf. Tableau III-8). Conséquence immédiate sur le marché du travail, le
travail qualifié étant plus abondant, sa rémunération relative diminue. La prime de
qualification diminue légèrement. Mais les conséquences les plus importantes se situent au
niveau du financement de la protection sociale
La suppression des flux migratoires, et donc à terme de la
population immigrée dans la population française, accroit le fardeau fiscal du vieillissement.
Il augmente de plus de 2 points de taxe en 2050 et de 3 points à la fin du siècle.
L’immigration contribue à la réduction du fardeau fiscal du vieillissement, son impact global
est donc, sans équivoque, positif sur les finances de la protection sociale
Quel que soit le degré de sélectivité de la politique migratoire, celle-ci améliore la situation
des finances publiques.