@teddy-bear :

 Vous écrivez : "…Ensuite l’idée d’un seul Etat n’est même pas une utopie, ni un rêve, mais une impossibilité pour plusieurs raisons, dont la première est la différence du taux de fécondité entre la population arabe et juive. A moyen terme la disparition de la communauté israélite."

 C’est un argument (de propagande) certes classique mais FAUX.

 Sur la question de la démographie palestinienne : nous avons assisté à une vaste manipulation autant côté israélien que côté palestinien, les deux camps jouant tous deux selon les besoins de la propagande avec le concept bombe démographique : or il s’avère qu’il y a un gap de 1 million à 1.5 millions entre les chiffres couramment utilisés par les pro-sionistes ou pro-palestiniens et la réalité démographique.

 Il n’y pas au final de bombe démographique palestinienne : le bureau des statistiques israélien l’a déjà confirmé à plusieurs reprises ces dernières années dans ses études&statistiques : de fait pas de déferlante palestinienne/arabe intra-muros ou extra-muros pour Israël : les Juifs resteront majoritaires même avec une diminution sensible des aliyah...Plus problématique sera l’accroissement des yerida (reverse-aliyah : on approche peu à peu du million d’Israéliens qui on quitté Israël : ces chiffres sont rarement évoqués par la propagande sioniste : pas compatible avec leur promo marketing de l’Eden zioniste) migrations en dehors d’Israël qui devraient s’amplifier principalement à cause de a) la détérioration de la situation économique/sociale (accroissement des inégalités sociales) b) le non-règlement du conflit israélo-palestinien et donc la problématique sécurité et enfin un facteur qui va devenir de plus en plus important dans les années et décennies à venir : qui forme la véritable bombe démographique « menaçant » le rêve sioniste : c) l’explosion de la population haredi (orthodoxes et fondamentalistes juifs) qui changera radicalement la nature de la société israélienne et son paysage socio-politique/culturel.

 Pour en revenir à la démographie comparée juifs/palestiniens : un socle de population stable (excepté pour le groupe haredi) : la situation ne connaitra pas de déséquilibre plus favorable envers les uns ou les autres.

 Projection Israël :

pour 2020 : Juifs 77% Arabes 23% 

pour 2050 : Juifs 74% Arabes 26%

 Projection Israël/Gaza+Cisjordanie :

2020 : Israël 59% Gaza+Cisjordanie 41% 

2050 : Israël 55% Gaza+Cisjordanie 45%

Source Israeli Central Bureau of Statistics 

Nous sommes loin de quelque bombe démographique à keffieh.

Maintenant la véritable bombe démographique est celle qui va faire accroitre plus que significativement le poids démographique des fondamentalistes juifs (une étude récente considère un accroissement de l’ordre de 580% (oui 580% pas d’erreur de frappe : de 5 à 15 enfants par femme : beaucoup mieux que la palestinienne lambda) de ce(s) groupe(s) durant les cinq prochaines décennies : ce qui fera des juifs « areligieux », laïques, libéraux, etc… un groupe minoritaire dans un Israël coincé entre une majorité juive fondamentaliste et la pop arabe israélienne.

Bien entendu cela aura autant des conséquences économiques (actuellement ils forment app. 13% et plus de 65% des hommes appartenant à ces groupes ne travaillent pas, l’Etat (et donc les Israéliens qui bossent, servent dans l’armée, et ne sont pas obsédés du Talmud : d’où tensions actuelles (le groupe haredi est le groupe le plus détesté en Israël)  finance généreusement cette population : qui ne crée aucune richesse, et qui a des convictions religieuses/politiques opposées à celles du sionisme mainstream (bref, la plupart vomissent l’Etat sioniste qui les fait vivre ainsi que les juifs libéraux/laïques, etc…).

 Donc pour conclure succinctement : au niveau démographique : la menace ne vient pas de la population palestinienne (sa démographie) mais du changement radical que l’accroissement démographique des groupes ultra-orthodoxes, fondamentalistes, etc… juifs va produire en Israël : et cela que ce soit a) sur le plan économique : un pays développé a besoin d’individus éduqués (par là j’entends dans une uni et pas dans une yeshiva) et qui travaillent (la lecture quotidienne et continue de la Torah ayant un rendement économique plus que nul) : donc si la majorité (future) de la population ne travaille pas, il va être difficile de faire tourner la boutique : pas certain que dès lors les juifs de la diaspora ouvriront pour Zion leurs bourses aussi facilement qu’ils peuvent le faire aujourd’hui ; b) sur le plan social (culturel)  : la société israélienne changera radicalement lorsque les référents principaux (ceux du groupe devenu alors majoritaire) seront non seulement d’ordre religieux mais surtout issus d’une forme de judaïsme qui n’a pas intégré les concepts/idées de la Haskala (mouvement/courant né de l’influence de celui des Lumières), de plus des courants qui n’ont guère de sympathie pour le sionisme mainstream enfin c) plus localement/globalement : la possible voir probable constitution d’un état fondamentaliste juif (nucléarisé) risque d’avoir pas mal d’effets secondaires dans la région, voir ailleurs… 

sinon trés rapidement : sur la question d’un seul état (de type apartheid ou démocratique, ce sera selon) : nous y arriverons inéluctablement si le processus d’annexion/colonisation se poursuit en Cisjordanie, et si aucune perspective de création d’un état palestinien souverain n’apparait trés rapidement : au final, il semble qu’il soit déjà trop tard tant la politique menée par les stratèges sionistes réduit jour aprés jour la possibilité d’un état palestinien viable...( à noter que l’évolution actuelle des mouvements palestiniens vers une lutte (en mode « gandhique » le plus dangereux pour les stratèges zionistes) axée sur la question des droits et non plus sur celle de la souveraineté est un indice du basculement en cours : bref tout le monde a saisi qu’entre la Méditerrannée et la frontière jordanienne : il y a déjà un SEUL état juste avec des groupes non égaux au regard du Droit et de la Loi )