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Commentaire de Voltaire

sur Quand Le Monde illustre le « phénomène Bayrou »


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Voltaire Voltaire 29 janvier 2007 16:33

Cet article n’est ni le premier ni le dernier sur François Bayrou. Les raisons en sont simples : d’abord le matraquage horripilant Royal-Sarkozy dans les media qui incite à aller voir ailleurs, ensuite la campagne même de Bayrou qui interpelle en se plaçant à contre-courant des deux ténors, enfin un positionnement qui est en adéquation avec le sentiment majoritaire des français concernant le dépassement du clivage gauche-droite.

Il faut tout d’abord faire preuve de réalisme quant au sondages actuels : non seulement ceux-ci sont fragiles, mais un score de 12% pour Bayrou est consistant avec celui obtenu par l’UDF en 2004 aux élections régionales et européennes. Bien que les média essayait de l’ignorer (N. Sarkozy a ainsi eu une exposition médiatique 8 fois supérieure à Bayrou en 2006... 8 fois alors que l’UMP ne fait qu’une fois et demi le score de l’UDF), les citoyens eux demeurent un minimum consistants.

La question est donc de savoir si la montée en puissance de Bayrou va s’arrêter à ce score logique, suffisant pour peser mais pas pour gagner, ou continuer. Il n’existe pas de réponse simple :

Bayrou profite d’abord des erreurs des autres (agressivité de Sarkozy, bourdes de Royal), tandis que lui fait, jusqu’à présent, un sans-faute.

Il présente aussi une image rassurante et constante, tandis que les autres favoris se marquent à la culotte, et donc changent tout le temps de stratégie.

Mais sa sous-exposition médiatique le réduit encore beaucoup à son image protestataire (malgré la richesse objective de son projet), et le limite à un rôle de valeur refuge (vote par défaut plutôt que par adhésion).

En réalité, tout va dépendre dans les prochaines semaines de l’écart qui va le séparer de Le Pen : faute de creuser l’écart, il ne dépassera pas les 15% car trop d’électeurs, échaudés par 2002, se replieront sur les favoris. Mais s’il parvient à gagner 3 ou 4 points d’avance sur Le Pen, alors tout change, car la peur d’un second 21 avril disparaissant, alors de très nombreux électeurs dégoûtés par les favoris se tourneront vers lui, et ce d’autant que les medias ne pourront plus ignorer un candidat crédité de 15% des voix (et lui donneront l’occasion d’exprimer ses idées).

Soyons réalistes : aucun candidat ne possède toutes les qualités que nous voudrions voir chez un(e) président ; notre choix, sauf chez quelques-uns charmés par le/la candidat(e), est toujours un peu par défaut. Ce que nous voulons d’abord, c’est qu’il fasse son job, le mieux possible, avec une vision de la société qui nous convienne, et qui laisse le pays dans un état un peu meilleurs que celui dans lequel il l’a trouvé (surtout pour ceux d’entre nous qui avons des enfants...). Force est de constater (comme dirait une journaliste célèbre sur TF1) que nous n’avons pas été gâté ces derniers temps.

Dans tous les candidats potentiels actuels, plusieurs défendent un nombre restreint de français, d’autres se focalisent sur quelques idées clés, d’autres ont de bonnes idées mais manquent d’expérience et de carrure, et seuls quelques uns peuvent prétendre à effectivement présider.

Voter pour les premiers peut être légitime, pour passer un message. Voter pour les seconds engage le pays pendant 5 ans. Parmis ces seconds, Bayrou n’est assurément pas le moins mauvais. Il lui reste à démontrer qu’il est le meilleurs. M’est avis que si cela continue, ce sera moins difficile que prévu...


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