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Commentaire de Morpheus

sur La fameuse fable du travail cher !


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Morpheus Morpheus 2 juillet 2012 13:35

Sur plusieurs points essentiels, Adam Smith est aux antipodes de ceux qui l’encensent aujourd’hui.[1]

Selon Adam Smith : « Le travail d’un ouvrier de manufacture ajoute en général, à la valeur de la matière sur laquelle il travaille, la valeur de sa subsistance et du profit du maître »[2].

Karl Marx et Adam Smith considèrent, à des époques différentes, que le patron ne produit pas de valeur. C’est l’ouvrier qui la produit. L’ouvrier crée donc de la valeur… sans qu’il n’en coûte au capitaliste : « Quoique le premier (l’ouvrier) reçoive des salaires que son maître lui avance, il ne lui coûte (au capitaliste), dans les faits, aucune dépense, la valeur de ces salaires se retrouvant en général avec un profit de plus dans l’augmentation de valeur du sujet auquel ce travail est appliqué »[3].

Ce qui est évident : les prix fixés aux clients sont le cumul du prix des matières premières, du travail de transformation qui valorise ces matières, et du bénéfice escompté par le patron et les actionnaires. Lorsque ces derniers prétendent que le travail leur coûte, c’est un mensonge, une manipulation, un détournement, car il ne compte en fin de compte qu’aux acheteurs des produits, pas au patron. En réduisant le salaire des ouvriers et employés, les actionnaires (et le patron) s’octroient seulement un bénéfice supplémentaire - un double bénéfice - alors même qu’eux ne produisent strictement rien. Le « capital » est payé par les travailleurs, puisque ceux-ci payent des intérêts conséquents pour leurs achats (voiture, maison, logement, etc.), intérêts qu’ils n’auraient pas à payer s’ils étaient rémunéré selon leurs mérites, c’est-à-dire beaucoup plus que les actionnaires et patron (qui, je le répète, ne produisent rien, ne valorisent rien, ne créent rien.

[1] Et comme le dit le proverbe : « L’encens noircit l’idole pour laquelle il fume. »

[2] Adam Smith, Livre I, p. 147.

[3] Adam Smith, Livre I, p. 147.


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