Une précision sur la notion de « coût du travail » reliée à la compétitivité de l’économie. Lorsque les chroniqueurs en tous genres parlent de « coût du travail », ils parlent en fait des « coûts salariaux », qui comprennent toutes les rémunérations du travail (salaires + cotisations sociales). Et ils prétendent qu’il existe une relation entre ce « coût du travail » et la compétitivité des économies.
Or rien n’est plus faux. On sait depuis longtemps, et l’expérience a largement démontré tout le long des années 1960, 1970, 1980 et 1990 qu’il n’y avait aucun lien, absolument aucun, entre compétitivité et coûts salariaux. L’Argentine des années 1980 avait des coûts salariaux extrêmement bas et absolument aucune compétitivité, que ce soit dans le continent ou à l’international.
Et c’est bien pourquoi aucune organisation n’évalue la compétitivité des économies à l’aune des coûts salariaux. Le seul critère pertinent en la matière, qui sert d’indicateur à des organisations gauchistes telles que FMI, Banque Mondiale ou encore OMC, c’est le Coût Salarial Unitaire (CSU), qui rapporte les coûts salariaux à la productivité.
Et là, quand on observe le classement des pays par CSU... la France est très, très bien placée. Loin sous la moyenne des pays de l’OCDE, encore bien en-dessous de la moyenne des pays de l’UE, loin dessous (environ 7% de moins !) de l’Allemagne alors que cette dernière a baissé son CSU de plus de 20 points en dix ans avec une politique de contraction salariale absolument terrifiante, sous les États Unis d’Amérique, etc.
Ceci explique notamment pourquoi la France est le deuxième récipiendaire mondial des IDE malgré une croissance extrêmement réduite par rapport à d’autres régions du monde (sachant que niveau croissance, nous sommes encore loin devant l’Allemagne, qui mettra longtemps encore avant de parvenir à compenser les années de croissance largement inférieure à la notre qu’elle a vécu de 2000 à 2008).