@ Anaxandre
A votre dernière remarque, je dirais oui et non. Oui globalement,
mais il faut considérer qu’aux origines, le judaïsme est plutôt une
forme d’ hénothéisme (particularité du polythéisme où une divinité joue
un rôle prédominant par rapport aux autres, ce qui lui vaut un culte
préférentiel, mais pas nécessairement exclusif ; le monolâtrisme est une particularité de
l’hénothéisme qui, bien que
(re)connaissant l’existence d’autres divinités, accorde une primauté
suprême à
une seule et délaisse - voir dénigre - les autres). Ce n’est qu’en
évoluant, avec le temps et les divers bouleversements culturels du
peuple hébreux (d’abord installé en Judée, puis conquis et déplacés par
les babyloniens - ennemis de l’Égypte, à l’époque - et qui y demeureront
pendant pas loin de quatre siècles (d’où les nombreux emprunt de l’AT à
la mythologie babylo-sumérienne), que le judaïsme est devenu un
monothéisme à tendance théiste.
On distingue en général six conceptions philosophiques ou spirituelles : l’animisme (dont font partie le chamanisme ou le vaudou, par exemple), le polythéisme (dont l’hénothéisme et le monolâtrisme sont des particularités), le monothéisme (dont le théisme et le déisme sont en opposition de principe), le panthéisme (dont le bouddhisme est le plus représentatif, mais il y a également le monisme, qui s’oppose à la conception transcendantale du monothéisme pour y substituer le principe d’immanence) et l’athéisme (dont l’agnosticisme, le rationalisme et le scientisme sont des variantes fort différentes).
Le phénomène « religieux », au sens le plus large, se développe à
partir de la création des première cités-états. On en peux pas parler de
« religion » dans les sociétés nomades ou semi-nomades, mais seulement
dans les sociétés sédentaires. Pour le reste, il est exact qu’on ne peux
pas affirmer, par exemple, que le monothéisme se spécifie du
polythéisme par son caractère d’institution politique : de nombreux
polythéismes (notamment l’Égypte des pharaons) sont des théocraties qui
imposent les croyances religieuses comme gouvernants. Mais en aucun cas
on ne peut considérer l’animisme et ses nombreuses et innombrables
variantes comme des religions. Elles ne sont ni centralisées, ni
institutionnalisées, ni hiérarchisées.
Je distingue donc le phénomène religieux des phénomènes spirituels,
mystiques ou philosophiques selon ces trois principaux critères :
existence d’une institution, d’une centralité et d’une hiérarchie.
Cordialement,
Morpheus