« Populations Arabes, à qui on a tricoté un destin de sous-hommes et qu’on a parquées dans le grenier de la fatalité. On leur a tressé un raisonnement sur mesure de passivité puis on leur a écrit un parcours-argumentaire sur le parchemin du Mektoub. »
Ce type de commisération, désormais si répandu, devient un peu lassant. Paradoxalement, malgré les bons sentiments que cela prétend exprimer, c’est à la limite du racisme. Il ne tient qu’aux Arabes de devenir sujets de leur destin au lieu de se poser en éternelles victimes, comme on le voit très bien avec la fable palestinienne : on a tout fait, dans le monde arabe, pour faire en sorte que ces réfugiés restent des réfugiés, de génération en génération, et survivent dans le sang et la boue, afin de pour pouvoir dire : voyez nos ulcères, voyez à quel point vous êtes des salauds, vous les Occidentaux, vous les anciens colonisateurs.
Et il se trouve suffisamment de naïfs en Europe pour faire semblant de s’émouvoir, et entrer dans la détestation de soi-même au point qu’un grand nombre, demain, si le conflit avec l’islam s’exapère, seront tout à fait prêts à collaborer avec l’islamo-fascisme iranien et vouloir leur propre abjection, comme au temps du IIIe Reich. A cette époque-là aussi les maréchalistes gémissaient sur la décadence et la faiblesse des démocraties, lorgnaient vers le fascisme.
Les Arabes pourraient très bien prendre leurs distances avec le fascisme iranien (les Iraniens ne sont pas Arabes), refuser de tomber dans un islam fanatique qui n’a pas grand chose à voir avec celui des Omeyyades ou des Ottomans. Mais ils préfèrent entrer dans le piège que leur tend l’histoire, une fois de plus. Au lieu de les plaindre, il vaudrait mieux franchement les engueuler. Je ne sache pas que les abrutis qui sont en train de détruire Tombouctou soient directement téléguidés par la CIA ou le Mossad. Cessons donc de les regarder comme des mineurs éternellement irresponsables.