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Commentaire de lsga

sur De l'illusion newtonienne aux mystères quantiques


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lsga lsga 11 juillet 2012 12:16

« Penrose suggère en effet l’existence de deux réalités, R, monde des observations et U, monde des vecteurs d’états complexes. Cette idée est évidente.  »

Pas si évident vu le caractère sulfureux de Penrose et les polémiques qu’il a suscité. D’ailleurs, ce genre d’énoncé est de la simple métaphysique, comme il en a toujours existé. 

Vous semblez rechercher désespérément une ontologie, pas étonnant que vous finissiez sur des réalités ’cachées’. C’est votre postulat de départ : les objets que vous avez sous les yeux ne vous semble pas être les vrais objets, la science aurait pour objectif de découvrir la nature du réel. 

Vous devriez retourner faire une petit tour dans les « cours d’épistémologie pour étudiants post-pubères », vous verriez que la question de l’ontologie, y compris de la physique quantique, y est passée à la moulinette des théories du langage. La question de savoir ce qui existe (’tout’ smiley ) y est rapportée aux problématiques de la révolution Frégéenne de la logique et notamment de la dure réduction du concept d’existence à un simple quantificateur.  Est-il nécessaire de rappeler que malgré l’avance au 19ème siècle de la théorie des groupes (avec Lagrange) et des géométries non standards, c’est la révolution de la logique mathématique opérée par Frege début 20ème qui va permettre à toutes les sciences de se fondre dans les formalismes et de se débarrasser de la problématique encombrante de l’intuition ? Votre fascination pour Lagrange est symptomatique des physiciens qui s’accrochent à l’intuition comme les sorcières à leur balai. Abandonnez toute velléité de comprendre intuitivement le réel : voilà ce qu’ont fait les mathématiciens depuis 1 siècle et que visiblement les physiciens n’arrivent toujours pas à accepter. La science n’existe pas pour découvrir ’la nature du réel’, mais pour créer des modélisations et faire des prédictions. Faites le deuil de votre métaphysique. 

Aujourd’hui, toute bonne réflexion sur l’ontologie doit s’appuyer dans un premier temps sur la question des quantificateurs et de la référence. Vos étudiants post-pubères en épistémologie s’appuient ensuite sur ces réflexions pour développer les problématiques classiques de l’ontologie en science avec par exemple des réflexions sur la permanence de l’objet de la science lors des changements de paradigmes... Autant dire qu’on est très loin des questions que vous posez sur la nature de l’ontologie quantique.... Finalement, vous avez assez bien résumé la différence entre l’épistémologie et la métaphysique. 

Bref, les réflexions de Quine sur la question de l’ontologie des prédicats du second ordre sont certainement celles qui ont le mieux attrapé la problématique de l’ontologie. On se dote de l’ontologie dont on a besoin en fonction des problèmes qu’on a à résoudre. Finalement, l’ontologie se résume à une question d’élégance, l’important étant d’éviter d’utiliser un marteau pour écraser une mouche. 

Je ne maîtrise pas suffisamment les formalismes de la physique quantique pour prétendre en parler, mais une chose est certaine, les énoncés métaphysiques de Penrose n’apportent rien, et la science n’est pas la discipline chargée de découvrir la « nature » du réel (si jamais l’énoncé a un sens.). 


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