Il y a tellement d’écarts entre les conditions de nos vieux qu’il faudrait d’abord une solidarité entre eux.
J’ai des voisins retraités depuis peu. L’un avait été adjudant chez Air France ou Aéroport de Paris, l’autre avait été adjudante dans un labo de chimie.
L’un d’eux avait hérité de 2 MF il y a 20 ans.
Ils ont 14 appartements en plus de leur maison et de leur résidence secondaire. Quand on les voit on les croirait smicards (ils économisent tout pour leur fils unique kiné qui a 4 centres à son nom)
Il y a donc à refondre le système des retraites en intégrant les diverses rentes de chacun.
A part ça, il y a de toutes manières un problème d’engorgement qui vient à la fois d’une démographie vieillissante (les couples qui ont moins de trois enfants en étant très directement responsables. La médecine en étant plus accessoirement responsable aussi mais c’est le lot des prométhéens) et aussi du bête chômage.
Un chômeur est non seulement quelqu’un qui ne participe pas à la retraite des vieux mais c’est en plus quelqu’un qu’il faut subventionner.
Et d’où vient le chômage ?
C’est complexe mais l’arrivée de la machine en 1850 a foutu le boxon total dans les habitudes des gens et dans leurs considérations.
Avant le machinisme, chaque gueux trouvait logique de suer au boulot. Au début de la machine, les gueux affectés à son huilage et charbonnage transpiraient encore. Mais depuis que la gueusaille a des machines chez elle, depuis qu’il n’est plus question de monter un escalier à pied, de monter se rideaux et d’ouvrir son portail à la main, le gueux veut vivre comme un Voltaire. Il travaille certes mais comme les aristos d’autrefois. Conduire un chariot élévateur, c’est considéré comme anormalement fatigant par toutes les classes sociales.
Les grandes surfaces de bricolage représentent 5% des commerces. Dans ces magasins où il est encore question de travailler, le rayon des outils fait 5% de la surface. Et dans ce rayon des outils, ceux qui ne sont pas des machines représentent 1%.
Ce qui fait la croissance est constitué pour 99% de transferts du manuel vers la machine. Machine à café, machine à raser, machine à épiler, machine à laver, machine à cuisiner, machine à brosser les dents, machine à masser, machine à couper les concombres, c’est cela qui a fait la croissance.
Mais on arrive à la limite tant parce qu’il ne reste plus rien à machiner que parce que les ressources du Monde s’épuisent.
On peut encore continuer un peu vers le bout du machinisme en donnant des ordres à la télé sans avoir à appuyer sur un bouton, par la seule pensée. Mais va arriver le moment où il ne restera plus qu’à faire une machine à faire chier sans pousser et nous serons bien au bout du bout.
Mais à quoi servirons-nous alors ?