Tout agriculteur proche du sol ( une grande partie des agriculteurs sont aujourd’hui des entrepreneurs hors sol dépendant des engraIs , des pesticides , des anti biotiques) sait que l’équilibre naturel lui permettant de cultiver ou élever est fragile .
Des changements exceptionels et accidentels - trop d’eau , trop de sec etc peuvent encore se gérer même s’ils engendrent parfois des catastrophes.
Mais un changement apportant rapidemment des déséquilibres durables ne serait pas gérable pour produire quoique ce soit , hormis une agriculture de survie très exigue et très chiche.
Je suppose que les lecteurs et commentateurs D’Agora Vox sont en très grande majorité des urbains et n’ont pas dans leur vie quotidienne une relation vitale avec le milieu.
Ils ont je l’espère assez de bon sens et d’esprit de réflexion pour comprendre que lorsqu’on sait par un savoir vécu chaque jour l’extrème dépendance et fragilité que l’on a face à la nature , on ne peut qu’être très inquiet et partager l’inquiétude des scientifiques. Il ne s’agit pas d’affirmer ou dire n’importe quoi face à des phénomènes complexes ; simplement très réellement d’être profondémment inquiet .
Ce qui sera peut être , il faut l’espérer , source de réaction ,d’interrogation , de volonté politique de réorganisation de nos société , c’est cette inquiétude partagée ; dire autre chose et faire des raisonnements et des effets de manches sur la complexité est stupide.
Le problème est globale et ne concerne pas seulement le climat , la bodiversité etc : la concentration des richesses et des pouvoirs , le délitement de nos économies etc devrait aussi nous inquiéter.
Pour l’heure , ce qui me paraît le plus inquiétant c’est l’imperméabilité à l’inquiétude qui crève l’écran du film de nos préoccupations.