Vous avez raison. Il n’est pas inutile de faire cette précision historique, et je vous remercie d’avoir attiré mon attention sur cette lacune. je viens d’ajouter la note de bas de page suivante à la version de l’article sur le site ODME :
"La France dont parle Hô chi Minh ici est celle
de Vichy. Complètement coupée de la métropole après le blocus britannique qui
devient complet à la fin de 1941, et sous domination japonaise à partir de la
même époque (convention du 22 septembre), la colonie demeure cependant sous
tutelle française et fidèle au maréchal Pétain, les Japonais se contentant
d’exiger des bases militaires, divers droits de passage, la réquisition de
plusieurs aérodromes, des privilèges économiques, et laissant à
l’administration coloniale intacte le soin de gérer le pays et de maintenir
l’ordre grâce à une police efficace. Cette tutelle est anéantie le 9 mars 1945 quand
les Japonais exigent, au vu du risque de débarquement étasunien, que les forces
françaises (au nombre de 50000 hommes), se placent sous commandement nippon.
Devant les tergiversations du Proconsul Decoux, les Japonais décident de
renverser le régime français. Supérieure en nombre, mieux équipée, et profitant
de l’effet de surprise, l’armée japonaise balaye aisément l’armée française.
L’essor et l’extension de l’influence du Vietminh, jusqu’à la proclamation de
la République indépendante du Vietnam le 2 septembre 1945, date du renversement
du régime colonial fidèle à Vichy le 9 mars de la même année.«
Maintenant (c’est un autre débat), je ne suis pas certain qu’Hô chi Minh in fine a fait la différence entre la tutelle de la »France occupée« et celle de la »France libre« par la suite. Au début il faisait peut-être »la différence entre les les « mauvais » et les « bons » français, entre les « fascistes » (Pétain, Decoux) et les « démocrates » (les gaullistes, les résistants). Cependant, la déclaration d’Alger de décembre 1943, confirmée par les textes ultérieurs, montrait que le nouveau pouvoir français entendait maintenir le système colonial en Indochine, fût-ce au prix de quelques réformes."(la guerre d’Indochine, Jacques Dalloz, p 70).