Vous vous en prenez à l’alimentation carnée en exposant des chiffres énormes qui ne résultent que de notre population de 7 milliards.
Homo a toujours mangé des bestioles.
Mais homo avait autrefois rendu les honneurs à l’animal qu’il tuait en le dessinant dans ses grottes bien plus qu’il ne se représentait lui-même.
La modernisation n’aura augmenté notre part carnée que pour partie, elle aura par contre augmenté très fortement l’aliénation et la souffrance animale en rendant sa vie absurde et sans âme.
Cette désâmisation de la vie d’une certaine catégorie d’animaux a probablement été permise par nos spécialisations professionnelles. Si autrefois chacun tuait et pour son propre compte, de nos jours il y a des gens qui tuent 1000 fois par jour mais pour de compte d’autres qui n’en ont aucune conscience.
Mais ce ne sont encore là que des dérives liées à notre démographie et à notre rationalisme mercantile (car notre rationalisme écologique n’est pas encore à l’ordre du jour).
Ca n’est pas complètement déshonorant de notre part.
Ce qui nous déshonore bien davantage c’est notre goût marqué pour la torture infligée à ceux d’entre nous jugés coupables (jugés par un groupe ou par un solitaire, expéditivement ou non)
Les souffrances que subissent actuellement nos bêtes à viande sont là par défaut. Nul ne les recherche ni ne cherche à les augmenter pour les augmenter.
Mais des milliers d’entre nous subissent des souffrances qui leur sont très volontairement infligées et dans le seul objectif de les faire souffrir.
Nous sommes capables de soigner un condamné afin que le jour de son exécution, il soit en pleine forme pour subir deux heures trente de tortures (Cf François Damiens). Aucune autre espèce n’est capable d’une telle perversité.
Et dès qu’un DSK se propose à la vindicte publique, on voit surgir des millions de personnes réclamant sans aucun complexe qu’on lui inflige telle ou telle torture, dont celle d’être pendu par les couilles.
Si l’on dénonce leur perversité, ces tortionnaires en puissance diront, à l’instar des Inquisiteurs, qu’on soutient les mauvaises manières de leur torturé. Ce ne sont jamais les victimes des tortionnaires (isolés ou en groupe) qui exigent de torturer en retour leur tortionnaire. Ce sont toujours des tiers, des badauds, qui se bousculent pour torturer ou faire torturer.
Je n’ai rien à redire à votre exposé de la souffrance de nos bêtes à viande mais Nietzschéen sur ce coup, je demande qu’on la mette en perspective non par rapport une éventuelle alimentation végétarienne ce qui serait tout de même une nouveauté pour l’homme, mais par rapport à la souffrance que nous subissons (déjà ou potentiellement) parce que certains d’entre nous ne censurent pas leur sadisme dès lors qu’ils croient servir quelque justice (personnelle ou collective)