Le Ministère de l’EN , pour justifier ses réformes à défaut d’autre argument , ressasse la même antienne : mettre l’élève au coeur du savoir .
Mais ni les profs ni les chercheurs en pédagogie ni même les élèves ne sont associés .
Et le point de vue de l’Académie des Sciences est à connaître .
La finalité est peut-être de reproduire une élite , car il subsistera des lieux d’enseignement où les les élèves pourront réellement construire leurs savoirs et à terme , auront accès à des études solides . Au-delà des connaissances , la méthode-même de l’enseignement est formatrice pour l’élève . Acquérir une démarche scientifique se fait sur des années .
La finalité est peut-être aussi d’être « euro-gabarité ». Mais au fond , c’est pareil .
Les élèves eux-mêmes sont demandeurs de savoirs clairement construits . Ils perçoivent bien cette évolution dont on verra effectivement plus tard les effets .
Il y a une certaine démagogie à prétendre adapter le savoir à tous en le galvaudant - comme si certains élèves étaient inaptes à apprendre , au lieu de choisir de former tous les élèves en y mettant des moyens .
Réduire les horaires est dramatique ... un élève perdait déjà l’équivalent de 1 an de cours de maths entre la 6ème et la terminale par rapport à il y a 10 ans, du fait de la diminution horaire . Ensuite on peut bien mettre une cautère sur une jambe de bois et constater les lacunes .Sur le fond , la casse continue .
Au niveau des profs , c’est partagé : tout le monde doit s’y plier et certains adorent ce tout numérique . Si on vient l’année d’après avec d’autres méthodes , on risque de passer pour un ringard mais surtout , le travail demandé peut s’avérer fastidieux : on écrit trop , on démontre au lieu de ... conjecturer . Il arrive que des élèves vous regardent drôlement quand on parle de l’utilité d’une démonstration . Alors qu’au delà des maths , c’est une démarche critique de la pensée qui se construit .
Je me demande quel sera l’effet des suppressions par exemple des équa diff : déjà cela signifie une perte de connaissance générales pour qui ne feront pas d’études scientifiques , puis le sens des autres chapitres se perd . En mécanique , je me demande comment on peut faire quoi que ce soit sans .
Et enfin , les élèves arriveront avec des lacunes et il leur sera impossible , s’ils ont simplement eu le programme officiel , d’assimiler le programme su supérieur . Et ce sera encore l’élitisme sélectif ...
Le savoir théorique a été minoré au détriment d’un savoir plus ludique .