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Commentaire de easy

sur Prière anti-Poutine : free Pussy Riot !


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easy easy 23 juillet 2012 18:44

Je n’apprécie pas du tout les répressions aussi dures contre des exploits non violents. Le sort de ces filles m’inquiète.

Mais je trouve que partout surgit une jeunesse qui semble bien plus portée à hurler NON qu’à obvier en essayant une alternative.
Dans les années 60, il y en avait aussi des braillards mais au moins en voyait-on s’essayant à une formule alternative dans quelque Larzac, Sedona, San Francisco ou Christiania.

Il y a à considérer que dans les années 60, ces baby boomers qui braillaient et tentaient une alternative étaient très attendus par le système. Ils s’en écartaient donc d’eux-mêmes (Cf Alexander Mc Candless). Alors que de nos jours, une trop grande proportion de la jeunesse ne se sent plus attendue nulle part.

Mais on pourrait alors se demander pourquoi cette partie de la jeunesse des années 60 qui était pourtant attendue dans les entreprises avait préféré essayer des chemins de traverse et était parvenue à subsister, alors que la jeunesse d’aujourd’hui qui est souvent refoulée d’office du monde du travail et qui devrait forcément chercher une solution de survie, n’essaye rien.

J’envisage deux éléments de réponse

Il se pourrait qu’au fil des 50 dernières années, nous ayons trop verrouillé les accès à des formules alternatives de campagne. J’en veux pour preuve la chasse de plus en plus forte que nous menons contre les Tziganes qui, comme les Beatniks, ne peuvent survivre que s’il subsiste quelques espaces encore libres d’accès dans la nature ou ce qui en reste.

L’autre raison serait que la beat génération n’était pas aliénée au téléphones, à la vidéo, à l’électricité. De nos jours, comment un jeune peut-il vivre dans une yourte tout en conservant son smartphone et Internet ?


C’est peut-être la somme de ces deux causes qui fait que les jeunes de 2010 n’essayent plus rien en dehors des cités et qu’au lieu de redécouvrir les arcs-en-ciel ou les chemins de Katmandu, ils s’undergroundisent et squattent leurs parents. Ils essaieraient donc comme leurs aînés une alternative mais comme elle serait de type commensaliste, très urbaine et se produirait dans nos propres maisons, elle serait moins éclatante ou visible.

La beat génération serait alors la dernière à avoir essayé un retour à une situation plus naturelle.

Dans les années 60, parce que prévalait chez les Beatniks une notion de fraternité, ils ne manifestaient guère que contre la guerre (du Vietnam en particulier). Et leur meilleure manière d’argumenter était alors de faire l’amour de façon visible. Aguigui Mouna arpentait la France en tricycle en amusant les gens avec ses aphorismes sans portée et en aucune manière ne menaçait qui que ce soit.

De nos jours, la bit génération ne se révolterait pas contre la guerre et irait plutôt à la faire en proposant déjà une révolution violente contre tout. Elle s’en prendrait donc d’avantage aux clefs du système (chefs d’Etat, banques, médias). Elle prendrait des allures de plus en plus terroristes, pratiquerait une musique hard, utiliserait armes, bombes et virus et se retrouverait traitée comme telle.
Tout se passe comme si l’esprit brigades rouge était devenu plus commun

Cette tendance s’entretient en cercle vicieux puisque chaque jeune qui ferait le con dans un esprit bon enfant se retrouverait vite assimilé à un jeune déterminé à tout casser, serait durement traité comme tel et se radicaliserait alors.


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