Je n’ai que quelques amis russes, une demi-douzaine. Ils s’accordent à dire que Poutine est le seul homme capable de gérer la situation actuelle. Ils reconnaissent qu’il y a beaucoup de corruption au sein de la Russie mais ne blament pas particulièrement Poutine qui a au contraire œuvré à la purge des oligarques. Chacun a sa version et je ne vous convaincrai sûrement pas avec ces quelques lignes. Et d’ailleurs, cela importe peu, car le degré de conscience citoyenne peut très fortement varier d’un individu à un autre. Il y a suffisamment de personnes pour se réjouir de la politique de François Hollande !
En ce qui concerne le journal, Novaïa Gazeta, au sein duquel travaille votre parent plus ou moins éloigné, Sergei Sokolov, j’aimerais juste signaler que tous les journalistes qui y travaillaient et ont été assassinés ne l’ont pas nécessairement été par Poutine et son appareil d’état.
Anna Politkovskaïa et Natalia Estemirova, par exemple, ont été assassinées alors qu’elles enquêtaient sur les crimes commis par les forces armées tchétchènes. Quant à Stanislav Markelov et Anastasia Babourova, ils furent assassinés par des ultra-nationalistes.
Ce journal qui, par ailleurs, est détenu à 49% par Gorbatchev et Lebedev n’est pas ce qu’on pourrait appeler un média neutre vis-à-vis du pouvoir.
Cela dit, je ne remets absolument pas en question les pressions et menaces que reçoit Sergei Sokolov. Mais comprenez que lorsque je lis dans cet article du Comité pour la Protection des Journalistes :
Moscow, June 13, 2012—The Committee to Protect Journalists is
deeply disturbed by reported threats against Sergey Sokolov, deputy editor of
the independent newspaper Novaya Gazeta,
by Russia’s top investigating official, Aleksandr Bastrykin.
"Novaya Gazeta,
through its award-winning critical coverage, has made many enemies in Russia and
has paid the highest possible price—five of its journalists have been
murdered," CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said.
J’ai l’impression qu’on se fout de ma gueule, d’une part parce que Novaïa Gazeta n’est pas un journal indépendant, d’autre part parce que l’auteur de ces lignes essaient clairement de faire comprendre que l’état russe est responsable de la mort des journalistes, ce qui n’est a priori pas le cas.
Et puis ce Comité pour la Protection des Journalistes, c’est quand même une ONG basée à New-York et qui a tout l’air de cibler certains pays plutôt que d’autres. Par exemple, je ne les vois pas s’inquiéter du cas de Thierry Meyssan en France, qui, quoiqu’on pense de ses théories, a été mis en danger pour le travail qu’il effectuait. Il ne doit pas être le seul en France d’ailleurs...