Sous le gouvernement de Vichy fleurissait une presse antisémite qui, à l’examen, se trouverait plutôt en retrait dans par rapport à ce que l’on peut lire et entendre aujourd’hui !
Dans cette volumineuse et exhaustive base de données historique de la presse antisémite éclose sous Pétain on trouve notamment :
— L’Appel, organe de La Ligue française, dirigé par Pierre Costantini.
— L’Action française, journal du mouvement de ce nom.
— Aujourd’hui, quotidien
— Le Cri du Peuple, quotidien de Jacques Doriot, subventionné par les nazis,
— Devenir (journal), organe officiel de la Waffen-SS française.
— La France au travail, journal de Charles Dieudonné, qui devient La France Socialiste.
— France-Révolution.
— La Gerbe, dirigé par Alphonse de Châteaubriant.
— Je suis partout, dirigé durant la guerre par Charles Lesca, avec pour rédacteurs en chef successifs Robert Brasillach et Pierre-Antoine Cousteau.
— La Légion.
— Le Matin dirigé par Maurice Bunau-Varilla.
— La Nouvelle France, « Organe nationaliste antijuif ». Directeurs politiques Henry Coston et Jacques Ploncard.
— Le Cahier Jaune, revue fanatiquement antisémite lancée par l’Institut d’étude des questions juives, officine de propagande antisémite parrainée par les nazis.
— Les Nouveaux Temps.
— L’Œuvre, dirigée par Marcel Déat.
— Paris-Soir, et son supplément Paris-Midi qui titre lors d’un voyage de Pétain : « Les Marseillais courent sus aux Juifs ».
— Le Petit Parisien.
— Au Pilori, financé par les Allemands, qui déclenche des campagnes contre des individus.
— La Terre française, dirigée par André Bettencourt, futur ministre de la IVe et de la Ve République.
À ces publications il faudrait ajouter la quasi-totalité de la presse régionale de l’époque, notamment :
— Le Journal de Rouen, suspendu en 1944 et remplacé par Paris-Normandie.
— Le Petit Marseillais, suspendu en 1944 et son directeur, Albert Lejeune, sera exécuté.
Nul doute que si les animateurs de cette « presse » avaient pu deviner ce qui s’écrit et se dit aujourd’hui, ils eussent usé d’une transmission « back to the futur », si c’eut été possible, pour venir pomper quelques-unes de ces formes antisémites « avancées » et « progressistes » faisant le chic écolo/intello/socialo/gaucho de notre présent !