J’ai aussi démarré mon activité sur internet en 1993, avec Mosaïc. On trouvait essentiellement le site avec des sons des guignols de l’info et déjà pas mal de sites d’images pornographiques. Des recherches universitaires aussi. J’ai même pu jouer à l’un des premiers jeu de rôle en ligne (mud, en mode texte bien sûr). C’était un petit woodstock numérique.
Aujourd’hui internet à considérablement augmenté en volume d’information, en interactions, et il s’y passe bien plus de choses. Mais la part du web ’libre’ a elle aussi augmenté considérablement, même si elle n’est accessible le plus souvent qu’aux initiés. Et il est difficile pour tous de ne pas laisser des traces numériques partout, de ne pas être tracé et de garder confidentielles ses informations personnelles. Même en y consacrant du temps et des compétences, on ne peut pas être tout le temps sur ses gardes.
A mon sens avec la croissance des puissances de calcul et de stockage, le risque est vraiment de voir se constituer une identité en ligne des individus, agrégation de toutes leurs activités virtuelles et qu’ils ne sauraient pas contrôler. Le web sait en effet, où vous habitez (quand vous commandez sur internet), dans quel banque vous avez votre compte, quand vous partez en vacances (si vous réservez sur internet), qui sont vos amis, famille, quelles sont vos opinions politiques, etc.
Le jour où un état totalitaire (la démocratie se conquiert chaque jour, elle n’est pas gagnée d’avance) aura accès à toute cette information, on sera assez mal.
Pour finir quand même sur une note positive, les hackers de tout poil auront toujours une longueur d’avance et il sera toujours possible (quoique difficile) de conserver de l’anonymat.
L’internet, au final, est et restera à l’image du monde, c’est à nous d’en faire ce que nous voulons.