La rhétorique du « comme tout le monde » est particulièrement biaisée.
Un individu, qu’il soit homosexuel ou hétérosexuel, est effectivement « comme tout le monde ».
(« If you prick us, do we not bleed ? If you tickle us, do we not laugh ? If you poison us, do we not die ? »)
Les individus, qu’ils soient homosexuels ou non, ont le droit de vote, de propriété, d’accès à un métier, etc. En ce sens, en regard de la loi, ils sont en effet « comme tout le monde ».
Il n’échappera à personne que les choix de vie nous rendent différents, à commencer par la biologie. Un couple hétérosexuel se trouve presque inévitablement confronté à des questions que ne se pose pas un couple homosexuel, et vice-versa. Je doute qu’un couple d’hommes ou un couple de femmes s’interroge sur la contraception, par exemple, alors que c’est une question centrale chez le couple homme-femme qui représente statistiquement l’immense majorité des couples. Le « comme tout le monde » devient beaucoup moins pertinent quand on met le nez dans le concret.
Un couple homme-femme peut se retrouver confronté à une grossesse non-désirée, où la vie surgit inopinément, indépendamment de tout « désir d’enfant ». Au contraire, un couple homme-homme ne peut concevoir l’arrivée d’un enfant que par l’unique condition de son désir. Le fonctionnement n’a donc rien à voir avec le « comme tout le monde ».
Merci de ne pas employer des expressions-slogans en espérant que la pirouette épargnera toute réflexion critique.