Justement, Oncle Archie... Vous avez bien, un joli triangle :
- d’un côté le fait physiologique : la zigounette et le piloupilou et les conscéquences de leur rapprochement sur les courbes démographiques.
- d’un autre, les fictions juridiques, c’est à dire une institution qui n’est pas le couple, mais qui est la fiction juridique du couple, et qui porte des consécquences matrimoniales et patrimoniales, avec des incidences sur les droits des époux, les droits des enfants qui naissent dans ce couple (l’adoption étant aussi une fiction juridique de naissance), les droits des créanciers de l’un des époux sur le patrimoine de l’autre, les modalités de transmission du nom et du patrimoine, les questions d’héritage...
- le troisième côté étant la science et ses progrès, avec des possibilités toujours nouvelles de procréation, qui peuvent régler des problèmes de stérilité dans le couple, pallier certaines défaillances, surmonter des impossibilités naturelles, contrevenir aux « lois » naturelles pour satifsaire les désirs d’un couple privé de descendance.
Vous vous fondez sur le premier côté pour régenter les deux autres, qui se passeront très bien de votre psychorigidité : le mariage et l’adoption sont déjà des fictions « contre nature », qui, depuis longtemps, légitiment des bâtards ou des naissances hors mariage, dans l’intérêt des enfants et pour la satisfaction de la paix publique. La science, quant à elle, réalise aussi des fictions inimaginables il y a peu, et autorisent à dépasser certaines impossibilités d’hier (voler, aller dans l’espace, procréer alors qu’on est stérile ou, à l’inverse, prendre du plaisir sans procréer, guérir de maladies jadis incurables, changer de sexe, etc.)
Le coït hétérosexuel qui vous fascine tant s’en trouve relégué à l’une des modalités possibles pour prendre et donner du plaisir, comme c’est une des modalités parmi d’autres d’avoir une descendance, sans présager d’ailleurs de la façon dont on l’assume. C’est un truc bien agréable, à savourer pleinement, mais qui peut rester dans le secret de l’alcôve, protégé comme un moment privé et intime, sans devoir impérativement polluer des choix globaux de société. Ce côté du triangle s’avère effectivement détachable du reste, et peut laisser les fictions juridiques et les progrès scientifiques rendre possible ce qui est agréable et apporte du bonheur à des couples différents ou non de votre propre modèle.