« 1/ Vous croyez que l’on a attendu le XXI eme siècle et la médiatisation de l’homosexualité pour prendre du plaisir sans procréer ?? Vous croyez cela réservé aux homos ?? De tous temps les hommes et les femmes sont arrivés, moins facilement qu’aujourd’hui certes, à prendre du plaisir sans procréer ... »
Non, on n’a pas attendu le 21ème siècle, mais le vingtième siècle. Et encore, sa deuxième moitié. C’est dire si le phénomène est récent. Bien sûr, il existe des vestiges paléolithiques de godemichets, mais la possibilité d’un coït épanouissant de plaisir et dépourvu du risque de procréer ne date que de la démocratisation de la capote, de la pilule, du stérilet, et autres moyens de contraception. Preuve que le phénomène n’est pas si ancien : les vociférations écclésiastiques contre ces pratiques portent encore leurs fâcheux échos.
« 2/ l’enfant dioit pouvoir etre adopté par des couples homosexuels pour leur « apporter du bonheur » ... Mais cet objectif est purement égoïste ... un enfant ça n’est pas une « game boy », un jouet pour distraire ses parents et éventuellement leur eviter de s’emmerder trop dans leurs vieux jours !! »
Déjà, je ne vois pas ce qu’il y a d’égoïste à s’occuper d’un enfant jusqu’à son émancipation, sans d’ailleurs cesser de s’inquiéter pour lui après. C’est une charge, une responsabilité, des contraintes, des corvées, des contrariétés sans fin. On y est confronté en tant que parent, quel que soit son propre sexe. Je ne vois pas ce que le sexe de l’autre parent et les éventuelles similitudes avec le sien propre pourrait y changer.
Ensuite, effectivement, malgré toutes ces contrariétés, assumer l’éducation d’un enfant peut apporter bonheur, fierté, satisfactions, estime des autres et estime de soi. Là encore, c’est valable quelque soit le sexe du parent, et indépendent du sexe de l’autre.
Admettons même qu’il y ait un picogramme d’égoïsme dans ce choix et qu’il soit condamnable de ce fait, que faites-vous pour garantir que ce picogramme sera également proscrit du choix de procréer chez les couples hétérosexuels ?
Il me semble bien que le choix de faire face à ses responsabilités et d’en ressentir, dans la durée, une juste fierté et un plaisir mérité est d’autant plus fort et respectable qu’il s’agit d’une volonté consciente et réfléchie, et non d’un accident. Il me semble bien par conséquent, que tout ce qu’apporte l’hétérosexualité c’est justement le risque d’une conception accidentelle ! L’aveu cruel, fait à un enfant, qu’il n’était pas vraiment attendu ni désiré et qu’il est arrivé un peu accidentellement est le privilège exclusif des hétérosexuels, hélas pour l’enfant.
Bien sûr qu’un enfant n’est pas une gameboy, ni un gadget, pas plus qu’un cadeau gratuit qui nous tombe dessus au hasard de l’ouverture d’une pochette surprise. Mais osez seulement prétendre que l’hétérosexualité des parents représente une garantie qu’ils ne concevront pas par tocade ! Si vous êtes incapables de le garantir pour ceux-là, de quoi vous mêlez-vous de l’empêcher à tout prix pour des homosexuels ? Au nom de quel moralisme tyranique et rétrograde ? Par suite de quels préjugés imbéciles sur leur capacités d’aimer et d’assurer des responsabilités ?
Revenons à des réalités concrètes : pour la plupart des espèces animales, le plaisir est le moteur de la reproduction, et d’assouvir ses pulsions sexuelles apporte jouissance. Au nom de quelle divinité imbécile et qui renierait les rouages mêmes de sa création, voudriez vous imposer que la conception se fasse sans plaisir, sans joie, par pur devoir, par sens des responsabilités, et sans ces délicieux plaisirs ludiques ? Oui, il y a probablementt une dose d’égoïsme à se doter d’une descendance. C’est probablement pour ça que l’espèce ne s’est pas éteinte. Et ce n’est pas cet égoïsme qui fait nécessairement de mauvais parents. Quel que soit leur sexe et leurs préférences.