« »C’est
une naïveté de croire que ce monde que nous connaissons ait pu être
voulu par une espèce de grand abruti comparable au Dieu des écritures«
Ce n’est pas absurde puisque personne ne peut prouver que c’est faux... »
@Léo,
Nous prendriez-vous pour des idiots ? Il arrive que les physiciens ou les philosophes athées parlent de Dieu par simplification, pour nommer synthétiquement une causalité cachée, comme on désigne par des lettres les inconnues d’un ensemble d’équations, mais cela n’a évidemment aucun rapport avec l’espèce de fantoche ridicule des religions du Livre. Einstein parle assez souvent d’un Dieu « qui ne joue pas aux dés », mais sa conception est à expliciter par la formule du philosophe qu’il a le plus fréquenté, Spinoza : « Deus, sive natura », écrit Spinoza. « Dieu, c’est-à-dire la Nature », c’est-à-dire l’ensemble de ce qui est naturant et naturé, et cela ne suppose aucune volonté intelligente transcendante, c’est-à-dire extérieure au monde et l’ayant en quelque sorte précédé. La physique contemporaine, même si elle s’amuse à parler de Dieu, reste immanentiste. Or, ce qui est grave dans cet article et plus encore dans les commentaires, c’est qu’on n’en reste pas au dieu abstrait des philosophes, ce qui serait tout à fait convenable, on tente de jeter un pont - même si c’est pour dire que la chose est difficile - entre la physique et la théologie. Que Descartes, qui ne sait trop bien ce qu’il risque après Galilée, se dépêche de dire qu’il est un parfait catholique pour ne pas être embêté, soit, mais on n’est plus au XVIIe siècle. Et je vous rappelle tout de même que le Dieu dont l’existence est prouvée par Descartes aussi bien que par Spinoza est tout à fait bon garçon, il ne vous menace pas de l’enfer, il n’envoie pas des prophètes parler en son nom pour casser les pieds, il ne vous interdit rien et ne vous demande pas non plus de vous aplatir de trouille à la seule idée qu’il pourrait vous ratatiner. Le dieu des philosophes existe comme le nombre PI, la constante de Planck ou... le boson de Higgs, lesquels vont leur petit bonhomme de chemin et n’ont aucune prétention à emmerder quiconque.