Bonjour Georges ! Je comprends le désaccord et partage la remarque selon laquelle le remplacement brutal d’un dictateur débouche très souvent sur un régime beaucoup pire. Mais il faut attribuer une partie de la responsabilité du désastre au dictateur lui-même. Pendant son règne, le dictateur opprime le peuple, réprime l’opposition et assassine ses successeurs potentiels. Lorsque vient la fin du régime, parce que chaque chose a une fin, il n’y a plus personne de raisonnable pour prendre le relais ni de structure politique de substitution. Ça fait le boulevard des cinglés de tous horizons comme on en voit dans l’arrière-pays du Congo et dans les rues de la Libye. Bachar Al-Assad, tout comme Kadhafi et les autres dictateurs (Mobutu, voire Kagamé) règne sur le pays en le faisant passer pour une « propriété personnelle ». Tout le monde redoute ce qui risque d’arriver à la minorité alaouite et aux chrétiens de Syrie si le régime venait de tomber. Et pourtant il devait tomber un jour, et il fallait que les dirigeants se conduisirent de sorte que l’alternance se déroule dans le plus d’apaisement possible. Au contraire, le régime a éliminé toute force d’alternance possible. Les dictateurs oublient que le pays appartient avant tout à son peuple et qu’il faut reconnaître le droit de ce peuple à décider de qui a vocation à le diriger et de qui doit quitter le pouvoir, pacifiquement. Les démocraties occidentales y sont parvenues à peu près. Même si l’occident est, en réalité, sous la dictature du capitalisme financier, les peuples ont au moins la possibilité de « virer » les dirigeants dont ils ne veulent plus. Ça soulage l’opinion. Tenez, l’ancien Président Jacques Chirac n’avait pas l’intention de partir malgré son âge. Idem pour Nicolas Sarkozy. S’ils avaient été au pouvoir en Afrique ou dans un pays musulman ils n’auraient jamais quitté le pouvoir. Les Français, même minoritaires, comme les Syriens aujourd’hui, auraient pris les armes et auraient sollicité l’aide des « vautours » quelque part dans le monde, et il y en a qui ne laisseraient pas passer un morceau aussi juteux que l’Hexagone. La faute à qui ? Moi, je dis, au dictateur avant tout. Alors, Georges, êtes-vous toujours aussi catégorique ?