Je parlais des gains de productivité qui réduisent considérablement les besoins de main d’œuvre. C’est un point essentiel quand on parle du travail.
Je réponds rapidement à quelques hors-sujets. La ferme est en bio. Les porcs vivent dans un confort que ne connaissaient pas ceux de mon grand-père. La diversité génétique est préservée pour quelques millénaires. Le dernier bâtiment construit, qui abrite les nouveaux-nés, doit être maintenu en permanence à 27-28° centigrades. Ça doit coûter bonbon en énergie ! Pas du tout. Le thermomètre à l’extérieur doit être inférieur à 0° pour que le chauffage se mette en marche parce que le bâtiment est isolé aux normes allemandes zéro énergie. La construction n’a pas été plus coûteuse mais a du respecter de façon impérative certaines techniques maintenant usuelles en Allemagne mais qui restent encore très rares en France.
Il est intéressant de constater combien on peut s’écarter du sujet — le temps de travail nécessaire pour une production — dès que l’on cite un exemple concret...
Tiens, voici un autre exemple. On a fait d’importants travaux de terrassement près de mon domicile. Il y avait UN tracto-pelle. Très puissant, certes, mais tout seul. Qui approvisionnait cinq très gros camions. Six gars sur le chantier. Pour faire ce chantier dans le même laps de temps on aurait eu besoin d’au moins cinq ou six cents terrassiers quand on faisait encore de tels terrassements à la main. Il y cinquante ou soixante ans. Le godet du tracto-pelle prend trois mètres cubes à la fois. C’est à dire six cents brouettes...