1) Comment rémunérez-vous les auteurs qui ne sont pas interprètes ? Le parolier et le compositeur ne sont pas forcément doués en chant et préfèrent donner leurs oeuvres à un autre qui les interprétera mieux qu’eux.
Il suffit de remplacer le mot donner par vendre, dans votre phrase. Ne nous leurrons pas, la plupart des auteurs aujourd’hui travaillent sur commande. Écrire une chanson est une prestation, que vous facturez à votre convenance au mot, à la page... comme les journalistes, au prix qui vous convient, au profit de celui qui vous a passé commande : le chanteur ou un de ses intermédiaires.
On revient ainsi à un paiement à l’acte, plutôt qu’à une rente à vie qui est dénoncé ici.
1bis : idem, comment rémunérez-vous les écrivains, scénaristes,
peintres etc... qui par définition ne sont pas « interprètes » de leurs
oeuvres.
Les peintres ? Jusqu’à preuve du contraire ils considèrent chaque toile comme unique et ne la vendent qu’en un seul exemplaire. Ou alors ils font de la sérigraphie et chaque copie a de la valeur car elle sera toujours de meilleure qualité qu’une simple photocopie.
Les scénaristes ? Voir le point précédent. Pourquoi croyez-vous qu’il y a autant de séries à la télévision plutôt que des téléfilms indépendants les uns des autres ? Parce que c’est plus facile pour un scénariste de produire une nouvelle histoire avec les mêmes personnages. Et pourtant il sera payé au nombre d’histoires, pas au nombre de fois que sera rediffusée chacune d’entre elles.
Les écrivains ? Serait peut-être temps de se demander si l’écriture est un art, un mode d’expression ou une activité mercantile. Dans les deux premiers cas, et surtout dans le second, si j’écris un livre pour diffuser mes idées, l’important est que ces idées se diffusent donc j’ai tout à gagner à une diffusion massive par internet. Dans le dernier cas, autant écrire sur commande, et écrire le cent cinquantième tome d’Harry Potter. Même son auteure n’a pas voulu tomber dans ces travers alors que c’était le jackpot assuré, demandez-vous un peu pourquoi.
2) Comment protégez-vous le droit PATRIMONIAL ? Je ne parle pas des
revenus financiers ici, mais de la paternité et de l’intégrité d’une
oeuvre.
C’est une chose totalement différente. Ici la question n’est pas financière, enfin j’espère (à moins que vous fassiez comme certaines starlettes qui montrent leurs nichons dans Paris Match pour ensuite faire un procès au journal et récupérer plein de thunes). On parle ici du fait qu’une oeuvre ne puisse être détournée, qu’il y ait eu achat ou non. Nous sommes d’accord ?
Bon, ben déjà ça, je pense qu’aucun de ceux que vous lisez ici ne vient dire qu’il est légitime de détourner une oeuvre. Jusqu’à une certaine limite toutefois : au nom de quoi ne puis-je pas détourner l’oeuvre de gens morts il y a déjà plusieurs dizaines d’années ? Au train où vont les choses, on se demande si La Fontaine aurait eu le droit de copier Esope avec la législation actuelle. Un peu de sérieux quand même.
Ensuite le détournement, contrairement à la copie simple, est en soi une activité intellectuelle. Si l’auteur original est en désaccord avec le résultat, c’est bien cette activité qui est condamnable et non la diffusion de l’oeuvre détournée. Cela relève d’une autre législation qui existe et que nous ne condamnons pas : les limites de la liberté d’expression.
Et croyez-moi, étant auteur moi-même je sais de quoi je parle, les « riches » dans le milieu ne sont qu’une poignée.
Ceci n’est pas propre à votre activité. Pour un chef d’entreprise richissime, combien de petits patrons de PME croulant sous les dettes ?
Dans le monde de la « culture » commerciale, ce sont les grosses sociétés qui ont convaincu le gouvernement de leur pondre une loi HADOPI sur mesure... pour eux. Nous consommateurs, payons une taxe sur les DVD vierges même si nous les utilisons pour notre propre travail. Combien touchent les petits auteurs de cette taxe ? Est-ce que je me trompe si je dis : zéro ? Alors, avant d’accuser les consommateurs, demandez-vous si les arguments des majors sont aussi valables pour vous. Et ensuite choisissez avec qui il vaut mieux dialoguer.
Il faudrait un équivalent du Canal Play de Canal+, mais avec un catalogue beaucoup (beaucoup) plus élargi.
Cela pourrait vous surprendre, mais beaucoup d’internautes seraient prêts à payer si l’offre légale était à la hauteur de ce qu’on trouve quand on pirate.
Petit exemple imagé mais révélateur :
http://static.pcinpact.com/images/bd/news/mini-80596-dvd-legal-illegal-pirate-consommateur.jpg
Ce dessin qui n’est pas de moi montre des choses que j’ai malheureusement vécues quand j’ai acheté légalement des DVD. Si l’offre légale ne séduit pas, n’est-ce pas d’abord parce que sa qualité est inférieure et parce que finalement on punit les gens honnêtes à coup de matraquage de messages anti-piratage ?
31/03 19:27 - Le421
La seule chose qui me fait chier dans cette histoire, c’est qu’il y a encore une (...)
19/08 11:16 - BarbeTorte
Bonjour Attention à vos miches quand même, voyez plutôt ce qui est arrivé à une mamie qui aime (...)
19/08 11:03 - BarbeTorte
19/08 07:56 - Patrice Lemitre
Ca me parait être une piste très intéressante... Je vais y réfléchir sérieusement...
18/08 19:45 - dnicce
Hadopi, Que cherche tu ? Un coût astronomique pour développer une machine incontrôlable, basée (...)
18/08 14:40 - thomthom
Malheureusement, ce sujet est incroyablement complexe, et aucune solution simpliste ne pourra (...)
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