L’ennui, avec les gens comme Cozin, c’est qu’ils écrivent leur petite mélodie, y ajoutent des paroles, se fredonnent la chanson et croient qu’ils parlent de la réalité.
Alors, juste une petite piqûre de rappel : les « charges », sire Cozin, sont tout bêtement un salaire collectif indirect. Alors soyez courageux, écrivez « si les salaires étouffent désormais le travail ». Le problème, c’est que ça ne veut strictement rien dire ? Oui, je sais, mais ça, c’est votre problème.
« Le travail devenu non compétif »... D’après quels critères ? L’évangile selon Saint Cozin, inspiré des oeuvres immortelles de M. Friedmann ? Une comparaison avec le coût du travail en Chine et dans les pays émergents ? Une consultation approfondie du marc de café, un soir après avoir fumé la moquette ?
Les solutions des « sociaux conservateurs », comme vous dites, intéressent si peu de monde que les Etats-Unis (un pays du genre de la Corée du Nord, sans doute) suent sang et eau pour tenter de se doter du système de protection médicale et sociale que vous jugez obsolète.
L’enjeu, aujourd’hui, maître Cozin, c’est que tous les esprits de bonne volonté se mobilisent pour dépasser les âneries destructrices que vous vénérez tant : marchés, compétitivité, dette souveraine et autre rigueur budgétaire. A part quelques propagandistes de bas-étage encartés au Medef, personne ne fait mine de croire que ce sera facile ou indolore. Mais c’est indispensable pour offrir à l’humanité, une espèce ancienne et noble, une fin moins cruelle (et plus tardive) que celle mijotée par les turiféraires de BFM-TV et de Françoise Parisot. Tout est là, mais ce propos, je n’en doute pas, vous passera largement au-dessus de la tête.