rosemar
Pour introduire votre article, vous avez écrit le bout de phrase suivant : « L’Afrique du sud, autrefois pays de l’apartheid, devenu état démocratique connaît des heures sombres et difficiles ... ».
Ce bout de phrase résume la vision idyllique et occultiste qui entoure la République Sud Africaine. Ce bout de phrase laisse penser que le livre de l’apartheid aurait été définitivement fermé en Afrique du Sud et que, devenue « état démocratique », l’Afrique du Sud ne connaîtrait que « des heures sombres et difficiles » que l’on rencontre dans n’importe quelle démocratie. Autrement dit, en Afrique du Sud, les Noirs et les Blancs vont la main dans la main à l’unisson des richesses équitablement partagées. Les deux figures de proue de cette vision idyllique et occultiste sont Frederik Willem de Klerk, dernier président de l’apartheid en Afrique du Sud et Nelson Rolihlahla Mandela, chef de l’aile collaborationniste de l’ANC (African National Congress).
En réalité, l’apartheid n’a jamais disparu en Afrique du Sud. L’apartheid en Afrique du Sud a seulement été maquillé dans ses aspects les plus révoltants et résonnants dans le monde. Cela est comparable aux « indépendances africaines » où le colonisateur, loin de se retirer, s’est plutôt paré d’un masque constitué de ses collaborateurs locaux aborigènes, ses gardes-chiourme. C’est de cette façon que le régime hideux de l’apartheid en Afrique du Sud s’est transformé en régime de « démocratie multiraciale » sur la base de la « réconciliation nationale » entre l’ethnie exogène des afrikaners blancs, détenteurs de tout, et les aborigènes expropriés de presque tout. C’est magique !
Le peuple Nègre d’Afrique Australe a lutté héroïquement contre la colonisation blanche, anglo-saxonne. Dans cette lutte, le peuple Nègre d’Afrique australe s’est trouvé confronté à un problème que rencontre toutes les luttes sociales et raciales justes, le problème de la collaboration avec l’ennemi qui, ici, comme en Amérique, en Australie et sur toutes les îles de la planète terre, se trouve être le même problème : l’homme blanc. Nulle part en Afrique Noire, pas plus qu’en Amérique et en Australie, ce problème n’a trouvé de réponse à la dimension des enjeux.
Depuis la période des conquêtes coloniales par les blancs, les mouvements de révolte des Noirs d’Afrique du Sud contre leurs spoliateurs et exterminateurs blancs n’ont cessé de prendre de l’ampleur. En son temps, l’Internationale Communiste de Lénineet Staline soutenait ces mouvements à travers le Parti Communiste Sud Africain sous le mot d’ordre de « République NOIRE Indépendante d’Afrique du Sud » (1). Tous ceux qui, parmi les colons blancs, s’opposaient à ce mot d’ordre devaient être jetés à la mer.
Mais, grâce à leur supériorité en armement, les envahisseurs blancs coloniaux qu’il convient d’appeler les conquistadors à l’instar des conquistadors portugais, espagnols et autres en Amérique, par une répression féroce accompagnée de massacres et de génocides, réussirent à inoculer le virus de la collaboration dans les mouvements noirs africains de révolte.
L’ANC fut infecté par ce virus collaborationniste. La plupart de ses éléments infectés formèrent l’aile collaborationniste de l’ANC et se mirent à la remorque de l’Internationale Socialiste,autre visage de l’impérialisme. Nelson Mandéla est la figure la plus emblématique de l’aile collaborationniste de l’ANC. Au mot d’ordre communiste de lutte de libération nationale des Noirs pour instaurer la République NOIRE Indépendante d’Afrique du Sud, le groupe de Mandéla opposait le mot d’ordre collaborationniste de « Réconciliation Nationale » pour la « République multiraciale d’Afrique du Sud ».
Pour enrayer le puissant mouvement indépendantiste noir d’Afrique du Sud, et assurer ainsi la pérennité du régime d’apartheid, les racistes afrikaners ont accepté, non sans rechigner, de s’abriter derrière le masque de la « réconciliation nationale multiraciale ». Cette opération de sauvetage et de mue de l’apartheid est l’oeuvre de l’Internationale Socialiste à l’instigation de François Mitterrand.
Qu’on ne se trompe donc pas. L’apartheid s’est mué en Afrique du Sud, mais il est toujours là, planqué derrière son bouclier noir aborigène à l’image de Nelson Rolihlahla Mandéla. Quiconque ne comprend pas cela se condamne à s’émouvoir dans le vide devant les faits et les évènements dramatiques qui sont le lot quotidien des populations aborigènes sud-africaines.
C’est ici l’occasion de rappeler ce proverbe africain plein de sagesse : « Si quelqu’un tombe, ne regarde pas seulement là où il est couché, regarde surtout là où il a trébuché ».
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(1) Thèse et résolutions du 6ème Congrès de l’Internationale Communiste sur l’Afrique du Sud.