A propos de « classiques », voir notre article :
http://blogs.mediapart.fr/blog/scientia/200812/affaire-de-larc-pourquoi-sen-souvenir-i
Affaire de l’ARC : pourquoi s’en souvenir (I)
Le 20 août 2012, Zinfos974 s’inquiète : « Le coût de la
rentrée augmente encore pour les étudiants ». Europe 1 emploie
le titre « La chère rentrée
des étudiants ». La France manquerait-elle donc à ce point de
ressources ? D’après Le Figaro, « L’alimentation et le loyer plombent le budget étudiant ». Mais s’il est vrai
que la situation économique résultant de plus de vingt-cinq ans de
privatisations et de délocalisations ne cesse de s’aggraver, les
dysfonctionnements internes au monde scientifique sont-ils à leur
tour étrangers aux difficultés croissantes que rencontrent la
recherche et les universités ? A quand un bilan autocritique, alors
que sur le plan international les médias s’inquiètent de plus en
plus ouvertement des rétractations d’articles dans les revues dites
« avec comité de lecture », des annonces erronées de prétendus
résultats à façade sensationnaliste, des conflits d’intérêts, du
rôle de lobbying, des attributions tendancieuses de la paternité des
idées scientifiques originales... ? Malgré ces cris d’alerte, les
secteurs les plus influents du monde scientifique continuent à
fonctionner sur la base de l’auto-approbation et d’une sorte
d’autodéfense systématique devant toute critique extérieure. Raison
de plus pour ne pas oublier l’affaire de l’Association pour la
Recherche sur le Cancer (ARC), qui a dévoilé de vastes détournements
de fonds dont la destination réelle reste à ce jour largement
inconnue. Pourtant, une année avant que l’affaire de l’ARC n’éclate
au grand jour dans toute sa gravité, on a vu des centaines de
scientifiques influents du Centre National de la Recherche
Scientifique (CNRS), de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), et d’autres établissements français soutenir publiquement l’alors
président de l’ARC Jacques Crozemarie qui a finalement été condamné
à quatre ans d’emprisonnement, comme le rappelle notre article « Affaire de l’ARC - L’appel des
777 scientifiques ». Rien de moins que 777 chercheurs
de l’INSERM, du CNRS, des universités... connus et proches de
pouvoirs de décision divers ont lancé un appel que Jacques
Crozemarie a diffusé à 18 millions de Français d’après le livre Le gang du cancer de Jean Montaldo. Quelle a pu être la
motivation profonde de ce malheureux « appel des 777 », et que
penser du fonctionnement collectif du monde scientifique dans cette
affaire ? Et peut-on raisonnablement oublier un dossier où la
véritable destination de la plupart des fonds détournés ne semble
toujours pas être connue, et dont apparemment une analyse
approfondie reste à faire plus de dix ans après la condamnation
pénale définitive de Jacques Crozemarie et d’autres protagonistes
des activités délictuelles constatées ?
[la suite, sur le lien http://blogs.mediapart.fr/blog/scientia/200812/affaire-de-larc-pourquoi-sen-souvenir-i ]
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
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