Bernard a une petite retraite. Sa banque (depuis vingt ans) lui a accordé 300 € de découvert et lui a fait signer cinq assurances. Plus un crédit qu’il avait dû prendre pour se soigner, plus un crédit révolving qu’il prélève pour tenter de réduire son découvert ... plus la cotisation mensuelle pour sa carte de paiement, plus celle pour avoir accès à son compte sur internet, plus celle qui lui permet de recevoir un sms chaque fois qu’il attaque ledit découvert ...
Bien sûr quand la retraite arrive le 10, ponction immédiate de toutes ces sommes, il en reste un peu pour le loyer, internet, EDF, il faut bien faire quelques courses pour manger, se soigner et s’habiller, donc très vite la banque va refuser les paiements et renvoie impayés l’eau, le mobile et la taxe d’habitation ... tout en creusant le trou de frais de rejet conséquents pour chaque opération (50 € pour un paiement refusé de 52,60 €) additionnés de frais de commission 8,50 € etc ... que soldera la retraite du mois suivant qui sera d’autant plus réduite sous l’effet boule de neige, la complémentaire trimestrielle n’offrant pas le moindre souffle d’air à Bernard, la banque ayant tout siphonné et ses factures impayées s’accumulant.
Quand il a déposé un dossier de surendettement à la Banque de France, son découvert était de 875 € soit presque trois fois le plafond accordé, composé essentiellement de rentrées pour la banque, crédits, assurances et frais de gestion. Comme par miracle dans le dossier des créanciers adressé à la BdF ils retombait à 299,99 € par un jeu d’écritures de remboursement bidon de primes d’assurances.
Sur les douze derniers mois, Bernard aura été racketté de plus de 2 600 € de frais (je ne parle pas des assurances maison) soit deux mois de ses revenus et il n’a pu survivre que grâce à son entourage.
Donc un compte en détresse rapporte gros en % sans beaucoup de travail puisque tout cela est programmé et automatique et il y a tellement de petits retraités qui ont honte d’aller parler de leur découvert à des minets bien coiffés et qui se font essorer sans mot dire ? Si les banques ont mis le grappin sur les liquidités de la population c’était bien avec l’objectif de s’y servir copieusement d’autant plus qu’elles y puise directement.
Et l’effet boule de neige des intérêts de la dette qui deviennent dette soumise à intérêts, c’est exactement ce que vivent les états vendus aux banques ... et ils veulent la faire payer aux retraités .