Durant les trente glorieuses, en France, il y avait une population qui n’avait pas le temps de rêver à l’ an 2000 tant le présent du quotidien était accaparant. Je veux parler de ces millions de travailleurs-travailleuses, jeunes et moins jeunes qui se tapaient des semaines de 45-50 heures alors qu’officiellement la semaine était de 40 heures.
La réduction du temps de travail pour la grande majorité des travailleurs (physique ou intellectuel) a été un pas en avant vers la « civilisation », aspect de la vie que les capitalistes et les anti républicains n’ont jamais admis et n’admettront jamais. Plutôt que de parler d’un cycle, moi je parlerai d’une revanche des puissants qui ne tolèrent pas la démocratie réelle, (en France elle n’a jamais eu lieu, lire Guillemin) encore moins la république et ses valeurs et encore beaucoup moins l’instruction et l’éducation du plus grand nombre de gens. Un rentier (ou banquier) n’a rien à foutre d’un consommateur/salarié qui sache lire et écrire pour faire le même travail qu’un analphabète peu faire, il préfère un individu heureux de travailler 50 heures par semaine pour une poignée de haricots, les délocalisations massives sont là pour nous rappeler cette réalité.
Par ailleurs, il y a une perte totale de la culture ouvrière et de la mémoire des luttes pour obtenir quelques acquis (sécu, congés payés, retraite, etc...) dans le monde du travail. La voiture, la télé et l’ordi ont pu faire croire que tout le monde appartenait à la classe moyenne mais en réalité, les ghettos pour les riches d’un coté et les ghettos pour les pauvres de l’ autre ont laissé de moins en moins de place pour cette classe moyenne qui est en train de disparaître pour le plus grand bonheur des oligarques qui nous gouvernent. Un oligarque ne connait aucun parti, il ne connait que son intérêt et celui de son groupe auquel il appartient, c’est à dire aux puissants qui n’ont pas de compte à rendre à la société puisque la société est organisée pour les servir (qui met en place les mesures qui permettent aux banquiers et aux rentiers de vivre sur le dos des travailleurs ?)
Une question toute simple : y a t-il assez d’emplois pour tous ? Non. Est-il question de réduire le temps de travail ? Non. Est-il question de réduire le coût du travail ? Oui. Est-il question de réduire les salaires ? Oui. La « Dette » la « crise » les « délocalisations », sont là pour calmer les travailleurs qui auraient quelques envies de manifester leur mécontentement.
Dans les années 50 je rêvais d’un monde moins violent, la guerre d’Algérie avait des répercussions en France, d’un monde où les petits vieux ne feraient plus les poubelles comme je le voyais aux halles à Paris, où les enfants mangeraient à leur faim (chiens et chats sont mieux nourris que les enfants pauvres de notre pays), etc...