Pas d’accord. il se passe exactement la même chose dans tous les milieux. Simplement, la « pauvreté » du vocabulaire, au sens quantitatif, fait qu’on en vient plus directement à des termes repérables et stigmatisables. Prenez le mot bobo, si on était à l’oral, je vous ferait les 15 variantes de prononciations qui font qu’entre les petits bourgeois qui se stigmatisent les uns les autres ou au contraire s’en gargarisent, on a toutes les nuances possibles et imaginables. Depuis, oui, je suis un bourgeois, mais de gauche quand même, à il veut avoir l’air cool mais en fait il fait semblant, où, c’est curieux, les riches vivent finalement un peu comme nous mais bien sur, eux ne sont pas sincères. le mot est un oxymore, c’est à dire qu’il contient une chose et son contraire. C’est donc aussi une confusion intellectuelle totale. Essentiellement un déni de réalité. Personne ne sera trainé au tribunal pour l’usage de ce mot qui au fond ne veut rien dire,mais veut aussi bien dire ce qu’il veut dire dans chaque cas concret....
C’est un mot raciste : il qualifie une personne par une appartenance, c’est un mot schizophrène. c’est un mot qui peut être extrêmement cruel et s’attaquer à une identité d’autant plus fragile qu’elle est floue.
Sont qualifiés à nouveau d’ordurier des mots populaires et qui ont un sens. Si je traite un arabe de bougnoul, je reconnais aussi « quelque part » son identité. Et comme vous le dites, au sein du « peuple » les gens savent faire cela avec le sens des nuances et une certaine délicatesse.
Et si, non seulement tous ces mots ont des origines populaires, mais en plus, il sont issus de la cohabitation. Il faut avoir vécu avec des sénégalais au départ pour savoir ce qu’était un bamboula...Ce sont clairement en revanche des gens n’ayant jamais vécu avec des migrants qui les qualifient de racistes.