C’est un peu facile d’écrire un texte noir, de trouver des expressions sombres, agressives, trash, noires comme des poumons (haha) pour faire réagir le lecteur. L’exercice
est beaucoup plus délicat quand il s’agit de se motiver, d’être original et de s’avouer les vrais
raisons.
L’auteur cherche à se convaincre, à travers sa pseudo-subversivité,
qu’arrêter de fumer, c’est rentrer dans le moule, s’empêcher de profiter
de la vie, des bons moments, simples, qui font plaisir. On le voit bien
dans son travail d’opposition entre le plaisir d’allumer une clope dans
les situations difficiles, dont il va
falloir se priver et les risques d’accidents auxquels il risque d’être
confronté en faisant des activités sportives ; activités, selon lui,
réservées aux non fumeurs. Il évoque des risques d’accidents/incidents
de l’ordre de 0.01% (croiser des anglais en rando, fracture tibia péroné
au ski, accident de parapentes, être mangé par les requins, etc ?). Et
encore, on ne parle que d’accidents. Maintenant, qu’il rapporte cela
aux risques de mort en fumant la clope, des AVC, des cancers multiples, et tout autre saloperie qui est favorisée par le fait de fumer et qu’il nous
cite les pourcentages de chacun : combien crèvent de la clope chaque
année par rapport aux polytraumatisés suite à un accident de parapente ?!
De fil en aiguille, en argumentant, on va finir sur la traditionnel : à quoi bon, de toute façon, la mort arrivera d’une façon
ou d’une autre, je suis d’accord. « Alors boire, fumer, se droguer c’est pas grave, c’est profité de la vie ». Perso, quand je fume, je me dis pas « la vie est géniale », contrairement à quand je fais du parapente, du ski, de la rando (« hello Sir ? where’re you from ? ») ou autre, seul ou avec des potes, mais là encore, ça n’est qu’une question de gout... Revenons au fait qu’on meurt tous un jour.. Soit, mais que le fumeur n’oublie pas de faire un
bisou à ses enfants quand il entrera faire des examens à l’hopital à 50
barreaux (pour les chanceux) quand les autres apprendront que des enfants de leurs enfants vont bientôt arriver. On s’en
fout des petits enfants ? D’être grand parent ? Ok, je le comprends. Mais alors il y a forcement
autre chose chez vous, chez lui, chez moi, qui nous pousse à aller plus
loin dans la vie. Sinon, on allume tous le gaz en se mettant la traviata
et puis rideau. Ou alors, on fume ...
La vrai subversivité aurait été d’écrire ce que ressent vraiment un fumeur quand il en peut plus de la clope qu’il se voit téter à longueur de temps, en se disant que c’est de la merde :
"Aaaah, que la clope est un bon ami pour ne pas me confronter aux problèmes de la vie
(problème de société, du quotidien, bouchons, boulot, décès) . Elle m’a
toujours permis de fuir, de décaler le problème, mais jamais de le
résoudre. Elle me donne un plaisir artificiel par définition puisque je me suis créer ce besoin, et c’est la tristesse lié à son manque qui fait que je suis heureux après l’avoir comblé. Fumer c’est se rendre triste pour s’offrir du plaisir. Waouh, la vie est géniale !!! Quelle bonne saveur à ma vie !! mmmmm ! .
Arrêter de fumer, c’est surtout faire face à la vie, aux
problèmes mais aussi aux joies. Finalement qui profite du moment présent, le vit librement ? Le fumeur qui remet tout à plus tard, qui se voit dicter les pauses par la petite blonde, ou celui
qui compose avec l’instant présent, et qui est libre de choisir le
moment où il se posera pour réfléchir et penser à l’avenir.
On devrait se dire qu’on arrête la clope en espérant reprendre le contrôle de sa vie, redevenir indépendant, comme aux premières heures de l’adolescence où l’on défier l’autorité en commençant à fumer. Aujourd’hui défier l’autorité, gagner son indépendance, c’est garder le contrôle de sa vie, refuser de se laisser trainer, bercer, enfumer et refuser de devenir un légume qui ne deviendra jamais mûr...il sera tombé avant.
Après, évidemment, c’est pas parce qu’on rechute qu’on ne vaut rien. Et si on reprend une nouvelle fois la clope, on sait inconsciemment qu’il faudra encore arrêter. Mais surtout ne pas abandonner. Impossible de vous rappelez un souvenir heureux de votre enfance ? Vous avez appris à marcher ? à pédaler ? à nager ? mais pas à arrêter de fumer ? C’est pourtant un apprentissage avec des chutes.
Heureusement
que les enfants ne se disent pas : "chaque fois que j’essaie de marcher
ou de faire du vélo, je tombe". Du coup, je vais passer ma vie à 4
pattes parce que je me sens bien dans cette position, que je peux tout
faire comme si je marchais en plus lentement...en plus, je suis pas comme tout
ces gens qui marchent debout. Si je marchais, je pourrais faire des
trucs, mais je risquerai de me blesser, de trébucher, alors que là,
j’affronte rien, je risque rien dans ma position, qui en plus ne me
demande aucun effort. Et comme le dis Jordy, c’est dur dur d’être un
bébé".
Ah oui, pourquoi cette dernière phrase. Je trouve que c’est un peu facile de prendre en exemple les Bashung, Desproges,
Renaud et Gainsbourg comme exemple. Mais c’est pas parce qu’ils étaient
connus et qu’ils ont fait de supers chansons, textes qu’ils ont été aussi bien inspirés en ce qui concerne la clope. Et pourtant, je leurs suis un très
grand admirateur. Mais j’admire aussi beaucoup d’écrivains, chanteurs, artistes qui ne fument/fumaient pas.
Je termine en disant que je ne vise personne dans ce message, qu’il n’est pas à charge contre les fumeurs, l’auteur ou autre, puisque je suis moi même un fumeur..
C’est juste que ça permet de changer un peu la forme du discours toujours mielleux, concassant, complaisant pour encourager l’arrêt de la cigarette. Certains, comme moi, ont besoin qu’on les secoue....
Enfin, pour rassurer l’auteur, la clope n’est pas un stylo. Je suis donc sûr qu’il écrira d’aussi bon texte en arrêtant la cigarette. Mais évitons les banalités. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il en écrira de meilleurs, car l’idée du siècle lui ait venu dans cet article... dommage que l’envie de fumer une clope soit venue la doubler, à ce moment là.
Nicotinement,
FatalError.
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yep salut et fraternité lire Sandro et cette formule vous vient immédiatement à l’esprit (...)
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Bonne chance Sandro. J’ai dû arrêter de fumer plus souvent que vous ne l’avez (...)
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