Marine peut se retrouver au second tour de la Présidentielle, elle n’aura jamais aucune chance d’accéder au pouvoir : il y aura toujours au moins 70 % de la population qui la rejettera, qui ne se laissera pas prendre à son sourire carnassier.
Le vote FN n’ est pas une expression du racisme. Les fachos au FN, c’est 10 % du cheptel au mieux. Le reste, ce sont les déçus, les apeurés, les trompés. Les cons et les lâches aussi.
Le véritable score du FN, ce sont les élections des années 70, quand le papa faisait 1 %. Mais le gars était plus intelligent que l’on ne le pense. Il savait qu’il allait dans le mur et qu’il ne pourrait pas survivre s’il ne ratissait pas plus large. Alors, de son propre aveu, il n’a pas continué à défendre ses positions, il s’est mis à parler de ce que les gens voulaient entendre.
Il n’en avait rien à battre, de l’immigration. Mais avec la fin des 30 Glorieuses, il avait compris que le temps du travail pour tous était fini. Alors il a dit les mots que certains aiment entendre. Que s’il n’avait plus de travail, ce n’était pas de sa faute, mais de la faute de l’ Arabe, de l’ Immigré qui lui volait son pain.
Bien entendu, il ne parlait pas du fait que ce pain « volé », le chômeur avait eu l’occasion de le gagner lui-même. Mais il avait dit non. Pas assez bien pour lui. Il avait son certif’ , ce n’ était pas pour finir au cul d’un camion poubelle à quatre heures du matin tous les jours, pas vrai ? Il n’y a que les Nègres ou les Bougnoules pour accepter cela. Tiens Rémi, il est 11 heures, remet-moi donc un jaune.
Et comme donc papa disait les mots qu’ils voulaient entendre ( que ce n’était pas de leur faute, que c’était injuste et que lui, il les défendrait ), il a fait son beurre.
Il a eu aussi la chance d’avoir des amis moins à droite. Des amis qui, apeurés de perdre leur fauteuil électif, l’ont appelé à son secours. A Dreux d’abord. Effet médiatique garanti, et visibilité accrue.
Il faut reconnaître que le papa avait un grand charisme médiatique. Cela aide. Mais comme à aller trop vers la gauche en défendant les petits, il risquait de perdre sa base, peu nombreuse mais indéfectiblement fidèle, il fallait lui donner des gages. Lui faire comprendre qu’ avec lui, tout ce qui n’était pas Blanc et Français depuis douze générations au moins était entre de bonnes mains. Il avait de l’expérience déjà, comme mettre en avant les chants nazis dans sa société d’édition de 33 tours.
Et puis le temps de la retraite est venu. A qui confier les clés de la maison ? Il avait pas mal d’amis qui voulaient le poste, mais il voulait garder un caractère familial au parti. C’est donc sa fille Marine, enfin, Marion de son vrai prénom, qui va hériter du sceptre, quoi qu’en disent les militants.
Au congrès de 2003, elle n’arrive que 34è dans les votes des délégués ? Pas grave, papa en fait sa numéro 2 d’office. Et ceux qui sont contre ? Virés.
Ça, c’est de la démocratie. Faire ce que l’on reproche aux autres. Mais comme c’est pour le Bien de la France, alors ce n’est pas pareil...
Et la fille est maintenant en place. Elle a autant de charisme que papa, qui a été un bon prof, et qui lui donne encore un coup de main pour garder sa base antisémite en tant que colonne vertébrale du parti ( j’ai adoré son sketch à Nice, diffusé sur toutes les télés, au sujet du nez de Sarkozy... ).
Il faut lui reconnaitre aussi un talent fou : celui d’affirmer une chose et de défendre l’inverse le lendemain.
Le FN était ultra-libéral ? En une nuit, virage à 180° et le voici plus social que le PCF !
Marine veut sortir à tout prix de l’ Euro ? Pas de soucis. Ah, mais, non, papa me dit que ses amis de l’industries ne veulent pas, que cela va les plomber. Qu’est-ce que l’on dit alors ? Un référendum ? Ok, cela n’engage à rien. Cela fait croire que l’on défend les intérêts des petites gens sans gêner les gros contributeurs financiers.
Il faut le leur reconnaitre cela.
Ils sont doués sur ce plan.
