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Commentaire de Christian Labrune

sur La vulgarité... à la mode


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Christian Labrune Christian Labrune 15 septembre 2012 13:26

La vulgarité n’est pas seulement le fait de dire des gros mots. C’est d’abord le contraire de la distinction - voir Bourdieu - c’est-à-dire le fait de se complaire dans les comportements, les manières de sentir et de réagir de la foule (vulgus). C’est dans les années 80, lorsque les chaînes de radio et de télévision ont commencé à se multiplier, que la vulgarité à commencer à devenir à la mode. Je me souviens, dans ces années-là, avoir vu deux ou trois fois des émissions de Canal+. C’était immonde et je ne pense pas que, depuis, les choses aient pu évoluer dans le bon sens.
L’homme du « casse-toi pauv’con » et d’autres perles du même écrin est l’héritier de cette heureuse époque où il s’agissait de se mettre -socialisme oblige- au niveau du bon peuple et de lui accorder largement, sinon le pain, du moins les jeux susceptibles de lui complaire. Le même bon peuple veut aujourd’hui, comme Neron ou Héliogabale, pouvoir épouser le même sexe, demain probablement des chèvres ; il veut que les femmes portent le niquab et retournent à leur antique condition d’esclaves ; il veut pouvoir se débarrasser légalement des vieux et des infirmes. Qu’à cela ne tienne, s’il ne faut que cela pour lui complaire et si c’est à cette condition qu’on pourra jouir cinq ans des prébendes attachées aux fonctions politiques, on le lui accordera sans difficulté. La vulgarité, c’est cela : abandonner les exigences de la réflexion critique et de la pensée philosophique, vouloir ce que veut la masse inculte et, pour reprendre le titre d’un excellent bouquin déjà ancien de Gilles Châtelet : « Vivre et penser comme des porcs ».


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