Je compte m’y rendre bientôt.
En effet, l’alcoolisme est endémique en Russie, et ce depuis au moins le XIXe siècle. Ce fléau fut combattu par les Soviets, à grands renforts de propagande mais sans grand succès (j’ai ce poster au grenier), puis lors de la dissolution de l’Union et au cours de ce que les Russes appellent les « années folles » (les années 90) il explosa dramatiquement, surtout dans les classes populaires. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, même si le degré d’alcoolisme est supérieur aujourd’hui dans certains endroits de Russie à ce qu’il était sous la période soviétique, il a baissé depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir et la stabilisation de l’économie et des conditions de vie.
Il est correct de dire que la Russie n’est pas une démocratie au sens libéral du terme et il est correct de dire que les citoyens Russes disposent de moins de libertés que les citoyens de certains pays occidentaux, mais il est faux d’en inférer qu’ils détestent leur président Poutine, c’est même plutôt le contraire : les Russes, culturellement, ont besoin d’un pouvoir central fort, et ils sont globalement reconnaissants à Poutine d’avoir mis fin à la tourmente dans lequel la « thérapie de choc » de l’ère Eltsine avait plongé leur vie quotidienne.
Il y a par contre, effectivement, encore beaucoup de corruption et de grandes disparités salariales. Mais sur ce plan, ce qu’on observe n’est que la continuité de l’époque soviétique, où l’essentiel des échanges commerciaux de biens et de services intéressants se faisaient « defizitni », c’est-à-dire « sous le manteau ». Au grand dam du Parti qui ne pouvait que constater que plus de la moitié de tout ce que la Russie produisait et à peu près l’essentiel de ce qui y rentrait, finissait sur des marchés noirs où des combines toutes plus imaginatives les unes que les autres étaient déployées afin de soustraire ce qui se passait entre l’acheteur et le vendeur aux règlements des tarifs imposés d’Etat.