Pierre-Marie Baty
Tiens ! Pierre-Marie Baty refait surface. Il revient avec les mains chargées de belles victuailles. On peut se préparer à une belle « agape » comme « seuls les géorgiens savent le faire » ! Mais retenons notre appétit un instant. Qu’est-ce qu’il y a exactement dans le panier de Pierre-Marie Baty ?
Pierre-Marie Baty nous décrit la mort de Staline jusqu’au plus petit détail. Il va jusqu’à préciser les habitudes de Staline : les « dîners gargantuesques », les « agapes » ; le nombre coutumier de convives : « une douzaine de personnes » ; le rythme du travail du « bonhomme ». Pierre-Marie Baty donne même l’heure très précise de la mort de Staline : « quatre heures du matin » ; la cause clinique de la mort : « une simple attaque » ; les circonstances ; « quand ses invités sont partis » ; l’heure très précise de la découverte du cadavre : « le lendemain à 6 heures de l’après-midi » ; et pourquoi un tel retard : « il avait interdit à quiconque d’entrer chez lui » et à cause de « l’interdit du vojd »...
Avec une telle foule de menus détails égrainés avec une parfaite assurance, de deux choses où l’une. Ou bien Pierre-Marie-Baty a été personnellement un habitué de ces « agapes », ce qui n’est pas impossible à priori, car Staline a été assassiné il y a 69 ans seulement. Ou alors Pierre-Marie Baty livre là le résultat de sa propre enquête. Dans le premier cas, il y a lieu de soupçonner Pierre-Marie Baty d’avoir participé au meurtre de Staline. Dans le deuxième cas, le plus probable, Pierre-Marie Baty n’est qu’un bon collecteur de cancans. En tout cas, il manque à Pierre-Marie Baty la qualité essentielle d’un bon enquêteur, celle de trouver la bonne information par lui-même sans toujours se fier aux cancans qu’il peut avoir collecté. Pierre-Marie Baty ressemble à cet élève incapable de résoudre l’équation X - 1 = 0 alors qu’il a été instruit à bon escient. Pierre-Marie Baty est un « chaton aveugle », expression de Staline à l’égard des opportunistes.