Jean-François Le Grand, aujourd’hui président du Conseil Général de
la Manche, est un des hommes politiques qui a suivi le plus à fond la
question des OGM. Alors sénateur
UMP, il fut en 2007 président de l’atelier OGM au Grenelle de
l’environnement, puis de la Haute Autorité provisoire sur les OGM.
Pour avoir exprimé des doutes lors de la première lecture du projet
de loi OGM en janvier 2008, il était mis brutalement en minorité dans
son propre groupe politique et privé de la présidence du Haut Conseil
des Biotechnologies. Il avait alors accusé publiquement ses détracteurs d’être les relais des lobbys pro-OGM. Jean-François Le Grand a récemment quitté l’UMP pour protester contre sa droitisation.
Votre réaction après l’étude de Gilles-Eric Séralini…
- Je connais bien Séralini et j’ai découvert les résultats de son
travail dans la presse. Sous réserve des expertises, je ne peux que me
réjouir que la recherche se poursuive sur les impacts des organismes
génétiquement modifiés. C’est bien le type d’étude que je réclamais en
2008 à corps et à cris. Gilles-Eric Séralini a été vilipendé. Moi, je
peux vous dire que c’est un chercheur parfaitement honnête et très
respectueux des procédures scientifiques.
Les conclusions de son travail corroborent-elles les doutes que vous aviez ?
- A l’époque, je soulevais plusieurs objections. D’abord sur les
risques pris pour la biodiversité. Les impacts sur de nombreux animaux
du sol, comme les lombrics, et insectes non ciblés par les pesticides
employés posaient un premier problème. La seconde objection portait sur
la semence OGM que l’agriculteur ne pouvait réemployer et qu’il devait
racheter chaque année. La menace d’un contrôle de l’agriculture mondiale
par les firmes semencières tuait à terme la liberté économique. Pour ce
qui concerne, la santé humaine, il me semblait que les recherches
n’étaient pas suffisantes. Qu’il fallait en mener d’autres pour pouvoir
se prononcer.
Les oppositions avec vos collègues UMP furent extrêmement violentes…
- On peut le dire ! J’ai d’ailleurs perdu la partie et j’ai été
littéralement mis au ban du groupe UMP du Sénat. Vous savez, je suis
d’abord un gaulliste et j’ai finalement quitté l’UMP pour d’autres
raisons, la droitisation du parti, il y a deux ans et demi.
- Vous aviez alors mis en cause vos collègues pour collusion avec les lobbys semenciers…
Précisons bien : je parlais d’une collusion avec un lobbying qui sortait du cadre de l’éthique admise.
Par exemple ?
- Oh, ça passait par divers cadeaux : voyages, réceptions et un peu plus…
http://tempsreel.nouvelobs.com/ogm-le-scandale/20120920.OBS3116/lobbying-pro-ogm-voyages-cadeaux-et-un-peu-plus.html
..Tu dois être un OGM, l’ourson...pour venir défendre systématiquement les criminels...