Bonjour à vous.
Ouf, une critique constructive, ça change. En revanche, soit vous m’avez mal compris, soit je me suis mal exprimé, soit les deux.
Voilà mon point de vue...
Au nom d’un œcuménisme de commande, propre à l’Occident contemporain, et très marqué en France en particulier, l’esprit de progrès a vu d’un bon œil l’entrée, telles quelles, de toutes les cultures autres que la nôtre. Sûrement nos bons samaritains se sont-il dit que le rayonnement fraternel du « pays-des-Droits-de-l’Homme » jaillirait sur les populations allogènes, qu’elles délaisseraient d’elles-mêmes leurs coutumes jugées désuètes et qu’elles sauteraient à pieds joints dans l’amour spontané engendré par les Droits de l’Homme, dans le confort de la société marchande et dans le culte aveugle porté à la démocratie. Eh bien, non, grosse déconvenue. Ils ont fait leur marché : le droit de vote oui, l’égalité homme-femme non, l’accès à des lieux de culte oui, la reconnaissance de l’homosexualité non, le recours à la sécurité sociale oui, la privatisation de tout article religieux non. Et je ne les en blâme pas : nous récoltons notre amour inconditionné pour un exotisme auquel l’on n’a jamais véritablement imposé de bornes auparavant. Pourquoi ? Entre autres parce que certaines tendances politiques en font une réserve électorale : l’immigré est aujourd’hui beaucoup plus sollicité à gauche que l’ouvrier, crypto-fasciste.
Cela dit, vous avez parfaitement raison de dire qu’une fois sur le sol national, il est assez malvenu d’empêcher les musulmans d’exercer leur culte. La plupart sont Français et il fallait y songer avant. Il faut donc leur permettre de construire des mosquées et je ne suis pas contre les minarets non plus, pour tout vous dire. Le fait qu’une partie de ma belle-famille soit musulmane n’est pas étranger à ma réflexion...
Pour finir, au sujet des Droits de l’homme, je ne les défends absilument pas, au contraire. Bien sûr, je sais ce que je leur dois, mais je ne pense pas cracher dans la soupe en les critiquant. Les Droits de l’homme sont un corpus juridique institué. Ce qui est institué, positif, est par définition local, i.e. valable en un temps et en un lieu bien particuliers. La Charia, elle aussi, est instituée. J’entends par là qu’aucun des deux ne peut prétendre être prescrit par la nature, donc aucun des deux n’est universel... et c’est pourtant leur projet affiché !!! Je ne suis pas en train de dire que je mets les deux au même niveau - je suis occidental ! Je dis que lorsqu’un musulman défend la charia, les défenseurs des DDH ne peuvent que le déplorer. Agir militairement pour imposer nos DDH, par exemple, c’est être ethnocentrique. Vouloir imposer les DDH autour de la planète est une aberration dangereuse. Et c’est bien là ce qui m’intéresse : qu’en voulant faire le bien, on engendre le mal. Notre histoire récente est gorgée de cet état de fait, le comprendre demande beaucoup de travail intellectuel, labeur que beaucoup s’épargnent, claquemurés qu’ils sont dans des schémas simplistes : tous les hommes sont bons, tous sont égaux, à bas les frontières, le peuple a toujours raison, nos gouvernants sont par essence des salopards, il y a des dominants et des dominés, le progrès est inéluctable, et autres niaiseries et moralines.
À vous lire.