Cessons d’invoquer
l’intégrité territoriale du Congo quand on laisse, sciemment, les Rwandais
et Ougandais continuer impunément d’envahir, sournoisement, depuis 22 ans ce
01/10, les territoires de l’ouest des Grands Lacs Africains. C’est honteux de
parler de rebelles (comme en octobre 1990) et de mutinerie (comme avec le M23)
alors que tout le monde sait que ce sont les Rwandais et les Ougandais qui ont
posé et posent, encore toujours, les actes de première injuste agression
militaire. A-t-on parlé de rébellion et de mutinerie de l’armée belge en 1939
quand l’armée nazie a envahi la Belgique ? Depuis la fin de la guerre 39-45,
les pays occidentaux ont tout fait pour se mettre en cas de légitime défense vis-à-vis
des pays du Tiers Monde et cela continue. La légitime défense est maintenant
ouvertement déclarée préventive. C’est une doctrine militaire de la Communauté
Internationale qui, depuis l’époque de la guerre froide, s’est appliquée
suivant divers modes opératoires, en Asie, en Amérique Latine et en Afrique. En
tant que doctrine économique, elle a présidé aux guerres d’Irak, d’Afghanistan,
de Libye, de Syrie. Dans tous les cas, elle se base sur des infiltrations de
proxies, la perpétration d’attentats terroristes, l’imposition de l’insécurité,
le déplacement et la précarité des populations civiles et puis elle invoque le
soulèvement des ces mêmes populations. C’est exactement ce que font actuellement
le Rwanda et l’Ouganda en RDC, ce que la Communauté Internationale laisse faire
« en regardant ailleurs »(Susan Rice). Qu’à l’AG de l’ONU nos
représentants quittent la salle quand le plus grand criminel Chef d’Etat en
fonction qu’est Kagamé, monte à la tribune. C’est Kagamé qui accuse la
Communauté Internationale de ne pas être intervenue lors du génocide ! Lui, à
qui avaient été proposé des troupes américaines, des troupes belges et le
contingent de l’ONU pour participer à l’arrêt des tueries en 1994 et qui a
empêché leurs interventions, en les menaçant. Kagamé, lui, est accusé par des
rapports de l’ONU, de toutes les ONG et de tous les observateurs impartiaux de
crime de guerre et peut-être même de génocide en RDC. Que les coopérations bilatérales
et multilatérales, Européennes et BM, gouvernementales et ONG, avec le Rwanda,
soient suspendues (pour les petits paysans rwandais ce n’est de toutes les
façons que « mort à crédit »). Qu’un embargo effectif soit appliqué aux
armes à destination du Rwanda et de l’Ouganda. Que la traçabilité des minerais
du sang devienne effective. Qu’un siège au Conseil de Sécurité soit refusé au
Rwanda. Que soit appliquée la convention de Schengen pour les criminels tels
que les Kabarebe et consorts recherchés par plusieurs justices européennes. Rappelons-nous
que Carla Del Ponte a envisagé l’éventualité que l’Histoire du Génocide
Rwandais soit revue à propos de l’assassinat d’Habyarimana. Relisons la
question que le Général Dallaire se posait il y a déjà 18 ans, question curieusement
sans réponse depuis : "…le Génocide n’aurait-il pas été orchestré pour un
retour du Rwanda au statut quo d’avant 1959, époque à laquelle les Tutsi
dirigeaient tout. Les extrémistes hutu avaient-ils été plus dupes que je ne
l’avais moi-même été ? ...je ne peux toujours pas éluder cette troublante question surtout à la lueur des événements qui, depuis, ont eu lieu dans la région. "