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Commentaire de voxagora

sur Le blanc mange l'œuf !


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voxagora voxagora 29 septembre 2012 17:30

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Avec le mot « régal » vous mettez en plein ds le mille puisqu’il s’agit de jouir : des mots, et des images qu’ils font se lever, surtout quand ils sont dé-chaînés.
Cet article illustre formidablement le mot d’esprit, son fonctionnement, ses effets, sa mise en récit pour nous amener à succomber -de plaisir- à son effet comique.

C’est très pertinent de poser comme contrepoint à la richesse du chant de la langue (française/belge en l’occurrence) le parler des banlieues réduit à communication et gestuelle (nous généralisons), qui n’évoquent plus ni « mot », ni « esprit » et encore moins « lettre »,
faisant un sort à ce qui est inhérent à l’exercice de la langue : l’ambiguïté.

L’exemple le plus excitant, celui où on se « déboutonne » le plus, c’est celui qui évoque l’extinction des abbés si les humains se mettent à copuler comme des mantes religieuses« .
Freud a démontré les mécanismes de condensation, déplacement, et autres jeux de mots et d’esprit qui, »précipitant« 2 sens pour en faire jaillir un nouveau, inattendu, déclenchent le rire qui dé-foule.

En rupture avec avec le langage conscientisé, maîtrisé dans un code qui organise la réalité (personne ne tique si »abstinence« suit »abbé« ), le mot d’esprit est ce coquin à la langue fourchue qui sert plusieurs maîtres à la fois : l’essentiel y est le double sens.
Le rire accuse réception de l’ambiguïté, du sens apparent soudain doublé de la promesse d’un autre sens, de l’association nouvelle qui a désorganisé la morale. 
L’inconscient est au-delà du code : les mots y sont chargés de jouissance. On comprend cet axiome que »tout plaisir a un effet de transgression« avec cet exemple sur les abbés : nous recevons les mots comme transgressant un ordre. (qd on ne fait pas gaffe l’inconscient l’incs noue le »cela veut dire« , du sens, avec le »ça veut jouir« , du désir).

Mais pour jouir de ce plaisir des mots, 3 éléments sont nécessaires :
- un émetteur, qui a parlé (exprès : »j’en ai une bien bonne« , ou pas exprès, c’est encore mieux) et fait se concrétiser un dérangement dans le code,
- un receveur/passeur, qui décèle le lien entre 2 éléments et donne sa valeur au dire, mais avec habileté pour que ==> surprise, et effet comique,
- un indispensable tiers qui prend plaisir à la trouvaille et jouit du déchiffrement.

IL y a une condition, et par là nous rejoignons l’intro sur le parler banlieues, c’est d’être dans une situation de connivence, de posséder suffisamment de restes métonymiques semblables pour pouvoir les partager.
Figurez vous que Lacan appelle cela »être de la paroisse" ..

Merci bien pour la permission, je me suis régalée. 
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