Ludovic Charpentier

Sam, je n’aurais personnellement aucun problème à voir des Bové ou des Bayrou devenir président si derrière il y avait une assemblée nationale solide capable de les aider à tenir une feuille de route.

D’abord, laissons le vocabulaire néo-militaire bushiste là où il est, tu veux bien Ludovic ?.. On voit assez de dindes et dindons de nos zélites zélées à singer les américains, pour que les forumeurs lambdas comme nous laissent de côté le vocabulaire des Maîtres. Je parle de la malheureuse formule « feuille de route ». Les mots sont importants.

Par ailleurs, s’il faut, comme tu le dis, inverser le rapport entre les Assemblées et le Président, je ne suis dans l’indifférencié, concernant le choix de ce dernier.

Bové, à ma connaissance, n’a jamais été inscrit ni n’a participé aux travaux de cette internationale du capitalisme au plus haut niveau qu’est la Trilatérale. Y en a que ça énerve qu’on dise ça. Tu m’étonnes !..

C’est innaceptable : les problèmes que nous débattons à longeur de temps - incurie, corruption, ultralibéralisme piéténant les institutions, écrasant les services publics, détruisant les solidarités, enfonçant les coutumes - tout celà résulte, pour tout ou partie, d’un capitalisme monopolistique débridé, dont les politiques au plus haut niveau, sont les vecteurs obstinés.

Avec et aux ordres des patrons de multinationales. Ainsi la Trilatérale, qui regroupe le « gratin » de ce type d’individus et propose de recommandations orientant commme par hasard les politiques de nos pays, est un instrument occulté, totalement partial et anti-social.

J’ai écrit sur le site de Bayrou pour avoir une explication, une justification pour sa participation à ce lobbie dissimulé et nuisible. Pas de réponse.

Quoiqu’il en soit, entre Bové militant de la Conf Paysanne, puis de Via Campesina, et Bayrou membre de la Trilatérale, votant année après années les budgets RPR, défendant les positions les plus réacs, les plus capitalistes de la droite, il n’y a pas photo.

Mais désolé, pour le vote fantaisiste, j’ai déjà donné le 21 avril 2002...

En l’occurence le « fantaisiste », c’est toi. Un score à deux chiffres promis à José Bové, comme le montre la vigueur et la rapidité du soutien pétitionnaire (30000 votes en une semaine), ça n’a rien de fantaisiste.

Sans compter qu’il possède un réservoir en million de voix. Voix des déçus, le mot est faible, du PS, ne serait-ce que parce que ces gens ont voté NON au TCE et que ce résultat est passé à la trappe par les zélites du PS, qui ont voté Oui, pour la plupart.

Même si on ôte les Villieristes égarés contre le TCE et les protestataires divers de droite, pour qui Bové peut sentir le souffre, ça fait quand même un sacré nombre de personnes. Groupe dans lequel je m’inscris, groupe qui ne votera pas au premier tour pour Royal, ne serait-ce que parce qu’elle a voté Oui au TCE.

Et même si, comme tu le soulignes, elle n’est pas si dinde que les speen-doctors SDNB le soulignent à gros traits, bien gras.

Parenthèse : qu’est-ce qu’on nous daube sur Royal qui fait des « bourdes » !..

Déjà, « bourdes » fait partie d’un autre registre que celui que la presse de larbins, genre Apathie, utilise pour commenter les faits et gestes de M. ou Mme le/la Présidentiable. Une descente dans le registre populaire préméditée, donc.

De plus, l’événement majeur de la période, c’est pas l’interro « questions pour un champion » du Lepers de RTL, mais le fait que le champion du Parti de la Mort, qui attendait 100000 personnes à son raoult fondateur - il l’avait annoncé, imprudemment - n’en a eu que 25000. Echec majeur. Silence de la presse, à par le Canard. Cherchez l’erreur.

Autre événement majeur : Royal se trompe, mais SDNB change totalement de discours. De la rupture, on passe quasiment à l’ouvriérisme.

Mais les copistes larbins de nos grands quotidiens nationaux construisent avec application l’incompétence de l’héroïne poitevine.

Et pendant ce temps SDNB, contrairement à sa posture, à sa politique maintenue depuis des années, à totalement renié ses idées radicales de nultralibéral. Cherchez l’erreur...