Malgré quelques poncifs éculés sur les dictateurs « aux mains gorgées de sang » ’un nouveau concept de « mains-éponges » ?!) que vous amalgamez - comme si le régime de Saddam Hussein était du même type que celui des Ben Ali - ou sur cette fameuse Démocratie qui n’existe nulle part mais que vous tenez en si « haute estime », on ne peut qu’être globalement d’accord avec vous puisque vous ne faites que dénoncer l’évidence.
Mais pourquoi un tel silence sur l’implication occidentale - qu’elle fut militaire hier ou financière et logistique aujourd’hui - dans les bouleversements de ces États arabes ? Pas une fois vous ne citez les USA, le Royaume-Uni, Israël ou la France (les Alliés « démocrates »), comme si leur rôle dans ces évènements était inexistant !
L’expérience irakienne a été pleine d’enseignements pour les Alliés : la destruction de l’État totalitaire remplacé par une pseudo-démocratie à l’occidentale a rendu de facto ce pays ingouvernable en libérant toutes les revendications et les prétentions ethnico-religieuses. Le résultat de cette « démocratisation » ? Un pays éclaté dans lequel toute politique sérieuse est désormais impossible et ou le seul vrai décideur et fédérateur ne peut plus être... qu’extérieur !
On applique donc depuis le même système à d’autres pays, le gigantesque coût militaire du conflit irakien en moins, en armant et en finançant des oppositions plus ethno-confessionnelles que politiques. Des islamistes au pouvoir ? Cela importe peu aux Alliés tant que ces nouveaux dirigeants respectent les accords : à nous la politique étrangère, stratégique et militaire ainsi que la finance et le système bancaire, à vous le reste.
Voilà rapidement brossé le tableau que vous auriez dû nous donner à voir : sans cette analyse, votre article est si incomplet qu’il en deviendrait presque... mensonger.