Bonjour Rosemar,
Je suis estomaquée quand je lis ce que vivent les enseignants au quotidien de nos jours. Quel décalage avec l’époque où j’étais en classe (suis née en 64) ! J’ai été une rebelle qui a séché pas mal (et le mot est faible) de cours, parce que je ne supportais pas le système scolaire, mais je ne me suis permise qu’une seule fois de tenir vraiment tête à un prof, parce qu’elle m’avait punie pour un truc que je n’avais pas fait. Pour les absences non justifiées, il y avait un règlement, on l’aimait pas, bien sûr, mais on trouvait normal qu’il y en ait un. La direction de l’établissement m’a recadrée (menaces de renvoi) j’ai eu peur et j’ai arrêté mes c...
Mais c’est vrai qu’il y avait déjà des très fortes têtes de mon temps. Je me
souviens d’une fille qui faisait exprès de claquer violemment la porte de la salle
parce que ça rendait la prof folle de rage. Elle a été renvoyée du lycée, ce qui nous a semblé normal.
Tout ça semblait parfaitement normal à l’époque, personne, et aucun parent, n’aurait osé contester ou remettre en question les règlements, les punitions, la discipline, l’autorité des profs, leur compétence, même si bien sûr on préférait certains profs, et même si on piquait de temps en temps notre petite crise d’ados.
Alors rien à voir avec ce que vivent les profs aujourd’hui !! Qu’est-ce qui s’est passé, en effet ? De quand date la cassure ?
Je ne sais pas où les profs trouvent la force de continuer ce métier, de continuer à y croire et avoir envie de transmettre leurs savoirs. La vocation ? N’est-elle pas en réalité présente au tout début, avant de commencer la carrière, comme une sorte de rêve, d’utopie, qui ne résiste pas à la réalité ? Et surtout, pourquoi les profs continuent-ils lorsqu’ils enseignent dans des conditions insupportables ? Y a-t-il une pression psychologique sur eux pour qu’ils continuent, pour qu’ils acceptent de se sacrifier, les culpabilise-t-on s’ils évoquent un jour l’idée de changer de métier ? Certains reportages TV m’ont donné l’impression de gens que l’on jette sans aucune pitié dans l’arène et qui doivent lutter pour leur survie. J’exagère pas. J’avoue que j’ai du mal à comprendre leur motivation, parfois. Mais je les admire. Il faut une sacrée force et un très grand altruisme pour faire cela.