Monsieur Mourey
Merci pour votre
proposition.
Je voudrais cependant
relever ce que sont, selon moi, ses limites.
Vous écrivez
»J’ose espérer que le judaïsme et le christianisme accepteront un tel
débat« . Il serait plus juste d’écrire »J’ose espérer que le judaïsme
et le christianisme cesseront de refuser un tel débat", puisque c’est ce qu’ils font chaque fois que
ce débat, depuis très longtemps, leur est demandé.
Je suis cependant
convaincu que, tel que vous le demandez, le débat ne gênerait en rien les
responsables actuels du judaïsme et du christianisme puisque, dès le titre,
vous suggerez que ce n’est pas seulement à la dangerosité de l’islam mais
seulement de sa composante « radicale » que nous aurions "à faire
face".
Je prétends que c’est
une erreur, et qu’elle est pour beaucoup, justement, dans le refus de réfléchir
sérieusement à la violence religieuse effective qui perdure et s’aggrave dans le monde.
Je prétends que cette
aggravation est le résultat très logique de l’activité grandissante des islamistes radicaux, que l’on peut aussi
nommer « islamistes violents », mais aussi des islamistes « pacifiques », bref de tous
ceux qui militent pour l’extension de l’islam, lesquels sont, dans tous les
cas, fidèles aux consignes qui leur
ont été données par leur commun prophète : amener le monde entier à se
soumettre au Dieu Allah, le Dieu des musulmans.
Par ailleurs
»comprendre l’histoire des uns et des autres, sans dénigrement bien sûr« et »en
la resituant dans le contexte de l’époque« pour »déterminer une bonne
fois pour toutes« ce que les textes des trois (plus) grands monothéismes
»disent vraiment et non ce qu’on veut leur faire dire"… les
responsables actuels des religions vous répondront que celles-ci l’ont déjà
fait mille fois, et qu’ils mettent à votre disposition les dizaines de milliers
de pages dans lesquels leurs théologiens l’ont fait.
Rien que le fait que
vous préconisiez de « revenir aux sources des religions du Livre » sera un prétexte, n’en doutez pas, pour vous
emmener vous perdre loin du débat que vous souhaitez.
Pour obtenir
l’essentiel - le sociétalement vital - débat que vous souhaitez, il faut être nettement plus précis et plus
exigeant. Je crois qu’il faut s’y prendre ainsi :
Tout d’abord énoncer
en premier deux évidences :
1/ Ce ne sont pas
seulement les responsables religieux qui sont concernés. Si la violence
religieuse effective s’aggrave c’est que les responsables politiques de droite
et « de gauche » - étant de gauche je suis obligé de mettre ici des
guillemets - s’aveuglent volontairement, mentent, trichent, démissionnent, fuient
eux aussi dans la lâcheté face à leur
devoir en la matière, encouragés à le faire par de nombreux journalistes et
intellectuels de toutes sortes : théologiens, historiens, philosophes,
sociologues et autres « spécialistes », ainsi que par de nombreux
juges, ou encore de chefs d’Etats étrangers.
2/ Pour ne traiter que
de ce qui relève des religieux eux-mêmes, il faut dire très clairement que le
combat contre la violence religieuse n’est pas un combat contre le tout des religions.
Cette précision est
indispensable pour éviter de se laisser, là encore, entraîner loin du sujet par
tous ceux, nombreux sur Agoravox, pour lesquels, chaque fois qu’il est question
de religion, l’important est de « démontrer » que "tout ça c’est
des conneries« … ou le contraire ( »ma religion c’est du sérieux").
Après ces deux
introductions je vous propose de cerner plus encore le débat par la très
concrète question suivante : oui ou non la théologie actuelle des trois grands monothéismes est-elle la
principale cause de la
violence toujours effectivement commise au nom de Dieu ?
Je proposerai ma
propre réponse dans un prochain commentaire mais il me semble que, posée
inlassablement comme ça, la question ne pourra pas être éternellement ignorée
ou « traitée » dans une réponse bâclée par les responsables religieux
actuels.
Cordialement.