Tout d’abord, comparons ce qui est comparable. La France n’a point de pétrole (du moins, pas de pétrole dans les proportions de pays comme le Venezuela). Le Venezuela connut de graves problèmes d’analphabétisme, vingt ans auparavant, que ne connut point la France à cette époque, toutes proportions gardées. Ne parlons même pas du niveau de vie, des avancées technologiques...

Ensuite, un regard occidental ne fait pas un regard universel. Loin de là ! Ce qui est normal en Occident, et a fortiori, en France, n’est pas forcément normal en Amérique du Sud et, a fortiori, au Venezuela. Hugo Chavez est peut-être un dictateur selon la vision occidentale, en particulier, selon la vision américaine (USA), mais, je doute fort que, selon la vision du peuple vénézuélien, cela soit vraiment le cas. Il existe énormément de ressentiment contre le modèle libéral prôné par les USA, y compris en son sein (Occupy Wall Street, les quatre-vingt dix-neuf pour-cents, etc.), modèle qui prouva ses failles, en particulier en matière de bien-être de la population en général (éducation, santé...).

Puis, le défi que releva Hugo Chavez reste considérable : lutte contre l’analphabétisme. Il est impossible de raisonnablement parler de démocratie digne de ce nom sans une éducation de qualité : comment un être humain peut-il voter en connaissance de cause s’il ne connaît pas les tenants et les aboutissants des sujets qui l’intéresse ? Exemple : parler d’investissement technologique à un paysan. Qui dit investissement dit aspect financier, qui dit technologie (dans le cas de notre paysan) dit vaccin, engrais, etc. Le corollaire de tout cela : l’intérêt pour lui d’y avoir recours (méthodologie, évaluation des impacts, etc.). Rien que pour cela, Hugo Chavez mérite le respect, puisque seul le résultat compte : il lutta, certes, imparfaitement, contre l’analphabétisme qui est la meilleure source d’intolérance elle-même source de violences dont le caractère onéreux n’est plus à démontrer.

En outre, il est toujours bon pour l’esprit critique qu’un modèle de société différent existe, en particulier, pour lutter contre les ambitions hégémoniques de certains pays (pas forcément les USA) ou de certaines organisations (multinationales, lobbies, oligarchies). Un contre-pouvoir de fait pour préserver un équilibre est le bienvenu. Il n’y a pas que Coca-cola et MacDonald dans la vie...

Enfin, le peuple vénézuélien est seul responsable de son avenir et nul ne doit s’immiscer dans ses affaires. Le peuple a parlé, qu’on ait la décence de respecter sa décision fut-elle contestable ! Il n’y a point de camp de concentration au Venezuela que diantre ! La France n’a point de leçon de démocratie à donner, encore moins ceux qui se prennent pour de vrais Français... Une patrie des Droits de l’Homme qui réussit l’exploit d’avoir près de vingt pour-cents des suffrages au profit de l’extrême-droite ferait mieux de balayer devant sa porte au lieu de critiquer des pays comme la Syrie ou antérieurement la Libye.

That’s it ! Respect people’s choice !